Retour à la liste des familles
RUER
Poésie
Je t’aime tes mains et mes souvenirs
Font sonner à toute heure une heureuse fanfare
Des soleils tour à tour se prennent à hennir
Nous sommes les bat-flanc sur qui ruent les étoiles
Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou, Je pense à toi,
Étymologie
Ruer < lat. ruere = se précipiter, ruer, s’écrouler, bousculer, lancer. Ruere serait l’évolution de sruere : le sanscrit a un rad. sru- qui signifie couler. Le premier sens de ruere serait « faire couler », « faire aller ». On retrouve ce sens chez Virgile : « ruit arduus aether » = « les hauteurs du ciel s’écroulent en torrents, le ciel fond en eau ». En latin, le verbe est souvent utilisé pour parler de bateaux qui sombrent.
Domaines
Les quatre éléments : ruiniforme
La faune et la flore : râble, ruine-de-Rome
Le corps : râblé
L’habitat : ruine
Le travail manuel : râble, râblé, râbler, râblure, rouable, ruade, ruée, rueur, ruine, ruiner
Les arts : ruiniste
L’économie : ruine, ruiner, ruineux
L’image première de l’eau qui coule ou de l’objet qui coule dans l’eau a disparu. La ruine est un écroulement en dehors du milieu aquatique, mais la ruine-de-Rome est une cymbalaire, autrement dit une « linaire aux petites feuilles lobées, à port retombant, courante sur les vieux murs » (Larousse).
La ruée, quant à elle, est un mouvement violent, comme la ruade. Quant au mot râble (ou rouable), il semble plus satisfaisant de le rattacher à la famille de ruer qu’à celle de rave. Le terme a d’abord désigné un outil (un fourgon) qui servait, en particulier aux forgerons, à tisonner les braises : on retrouve l’idée d’un mouvement saccadé. Au sens de « bas du dos d’un lapin ou d’un lièvre », c’est par métaphore du sens premier qu’on y parvient : le fourgon était parfois doté de courtes dents, et l’épine dorsale du lapin ou du lièvre est aussi assez souvent proéminente. Ce qui a pu jouer aussi, c’est la course du lapin et du lièvre qui jettent leurs pattes arrière et l’air derrière eux comme le fait le cheval quand il rue.
Complément
Il n’existe pas de lien avéré entre la famille de ruer et celle de « rompre ».
Pour une appartenance hypothétique du mot rue, quand il désigne la plante, à la famille de ruer, voir les entrées rue et ruisseau.
Masquer les abréviations
Afficher les abréviations
Abréviations et conventions concernant la langue :
abr. |
abréviation |
adj. |
adjectif |
adv. |
adverbe |
a. fr. |
ancien français |
c.-à-d. |
c’est-à-dire |
cf. |
confer |
ex. |
exemple |
fam. |
familier |
fém. |
féminin |
hyb. |
hybride |
id. |
idem, pareillement |
loc. |
locution |
masc. |
masculin |
neut. |
neutre |
part. |
participe |
p.-ê. |
peut-être |
plur. |
pluriel |
pop. |
populaire |
préf. |
préfixe |
prép. |
préposition |
pron. |
pronom |
rac. |
racine |
rad. |
radical |
sing. |
singulier |
subst. |
substantif |
suff. |
suffixe |
vb |
verbe |
Abréviations et conventions concernant le latin :
bas lat. |
bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère) |
lat. |
latin classique |
lat. ecclés. |
latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire) |
lat. imp. |
latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère) |
lat. méd. |
latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite) |
lat. pop. |
latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
lat. vulg. |
latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
grom |
gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge |
lat. bot. |
latin des botanistes |
Abréviations et conventions concernant les autres langues :
alld. |
mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
als. |
mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
angl. |
mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
ara. |
mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
bre. |
mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine |
celt. |
mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine |
esp. |
mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
fran. |
mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine |
germ. |
mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine |
it. |
mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
occ. |
mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
piém. |
mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
port. |
mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine |
prov. |
mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine |
< alld. |
mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
< als. |
mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
< angl. |
mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
< ara. |
mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
< bre. |
mot emprunté au breton, mais d’origine latine |
< celt. |
mot emprunté au celtique, mais d’origine latine |
< esp. |
mot emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
< fran. |
mot emprunté au francique, mais d’origine latine |
< germ. |
mot emprunté au germanique, mais d’origine latine |
< it. |
mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
< occ. |
mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
< piém. |
mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
< port. |
mot emprunté au portugais, mais d’origine latine |
< prov. |
mot emprunté au provençal, mais d’origine latine |
|
|
i.-e. |
indo-européen |
arg. |
argot |
arc. |
archaïque |