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COURIR
Poésie
Un jour je courirai moins
Jusqu’au jour où je ne courirai plus
Alain Bashung, Résidents de la république
Étymologie
Courir < lat. currere = courir
Domaines
La faune et la flore : courrier (< it.), décurrent
Le corps : courante
L’habitat : corridor (< it.), coursive (< it.)
Le travail manuel : accourir, curseur, tricourant
Les sentiments : concurremment, concurrence, concurrencer, concurrent, concurrentiel, coureur, couru, encourir, non-concurrence, recourir, recours, secourable, secoureur, secourir, secourisme, secouriste, secours
La communication : avant-coureur, C.V. (lat.), concourant, concourir, contre-courant, couramment, courant, courriel, courrier (< it.), courriériste, curriculum vitae (lat.), cursif, discoureur, discourir, discours, discursif, occurrence, précurseur
La spatialité : à mi-course, courant, cours, excursion, excursionner, excursionniste, incursion, long-courrier, moyen-courrier, parcourir, parcours
La temporalité : cursus (lat.), décours, récurrence, récurrent
La spiritualité : occurrence, occurrent
Le travail intellectuel : concours, cours, discursif, récurrence, récurrent, récursif, récursivité
L’économie : compte courant, cours, course, coursier, courtage, courtier, en-cours, encours, succursale, succursalisme, succursaliste
L’armée : corsaire (< it.)
Les loisirs : concouriste, corrida (esp.), corso (it.), courante, coureur, courre, course, courser, coursier
L’idée de se déplacer rapidement est très présente au sens premier, d’accourir à concourir, du coureur à la chasse à courre (ancienne forme d’infinitif du vb courir), du coursier au curseur, de l’incursion à l’excursion, de parcourir à la coursive (couloir sur un navire ou dans un immeuble). Le corridor, couloir dans la maison ou lieu de passage étroit en montagne, est sémantiquement proche de la coursive.
Secourir quelqu’un consiste à courir non pas sous quelqu’un (sub- qui devient se-) au sens concret, mais en renfort, comme on dit « soutenir » avec un sens proche. C’est au départ cette idée de venir au secours qui explique le terme succursale, d’abord dans le voc. religieux, puis dans le monde du commerce : la succursale vient en aide à la maison mère. La concurrence est une course à plusieurs (con-) pour obtenir la première place dans une compétition le plus souvent commerciale. La corrida est étymologiquement une course de taureaux. Le corso est un défilé de chars à l’occasion d’une réjouissance, mais le terme appartient à la la famille de courir et non de char. Le mot cours a d’ailleurs aussi ce sens d’« avenue ». Le mot corsaire (navire ou capitaine du navire) implique un déplacement rapide pour capturer les bâtiments de commerce ennemis.
Les mots courtier et courtage sont sans doute apparentés à la rac. de courir. Le courtier prend aussi soin des opérations commerciales ou financières qui lui sont confiées, d’où le rattachement opéré par certains à la famille de curer. Il collecte aussi des sommes, des primes d’assurance par ex., ce qui renvoie à l’entrée lire (au sens de « recueillir »). C’est cependant cette idée principale de déplacement qui fait rattacher le mot à la famille de courir. Le terme courrier désigne d’abord le porteur de dépêches, autrefois dans la malle-poste, puis, rarement, la voiture où prend place le courrier, puis l’ensemble des documents expédiés et reçus par la poste, puis certains périodiques français et étrangers. C’est aussi le nom d’un oiseau appelé aussi « chevalier à pieds rouges ».
Dans l’image de la course des astres et des planètes, le décours renvoie à la période comprise entre la pleine lune et la nouvelle lune, par opposition au cours. Le terme décours s’emploie aussi en médecine pour désigner la période de déclin d’une maladie. Encourir, c’est courir sur (en-) quelque chose, s’exposer à quelque chose, souvent de fâcheux. Le subst. encours (ou en-cours) désigne les effets escomptés par une banque qui ne sont pas encore arrivés à échéance : ils sont en cours de traitement.
Le terme occurrence a quant à lui d’abord signifié « circonstance », « fait de se produire, d’apparaître, de se présenter, d’arriver en courant (-currence) en butant sur (ob- qui devient oc-) quelqu’un ». C’est dans cette acception qu’on emploie l’expression « en l’occurrence ». En linguistique, le terme désigne l’apparition d’un terme dans un texte.
La récurrence, elle, renvoie à la répétition d’un phénomène. Le raisonnement par récurrence est un raisonnement par induction. La récursivité, en logique, en mathématique, en informatique, est la capacité d’une fonction à être répétée de façon indéfinie. Recourir signifie rarement courir de nouveau, mais à partir de ce sens, recourir, c’est revenir en courant, puis en venir à (le préfixe re- évolue souvent vers l’idée d’une insistance). Le recours en justice est une action qui intervient après un premier jugement contesté. Avoir recours à quelque chose, c’est faire appel à quelque chose, user de quelque chose. Le terme se rapproche du sens de « soutien ». Le vb discourir, quant à lui, a perdu son sens concret de courir dès l’époque latine pour signifier « parler abondamment en abordant des sujets variés (dis-) ou des aspects différents d’un même sujet ». L’adj. discursif, quant à lui, signifie « qui repose sur le raisonnement », « qui concerne le discours ». Pour finir, la course est aussi un processus dynamique, comme l’illustrent le cursus, le C.V. (« curriculum vitae » en lat.), où la vie est décrite dans son déroulement. Le cours est envisagé non plus dans l’espace, mais dans le temps.
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Abréviations et conventions concernant la langue :
abr. |
abréviation |
adj. |
adjectif |
adv. |
adverbe |
a. fr. |
ancien français |
c.-à-d. |
c’est-à-dire |
cf. |
confer |
ex. |
exemple |
fam. |
familier |
fém. |
féminin |
hyb. |
hybride |
id. |
idem, pareillement |
loc. |
locution |
masc. |
masculin |
neut. |
neutre |
part. |
participe |
p.-ê. |
peut-être |
plur. |
pluriel |
pop. |
populaire |
préf. |
préfixe |
prép. |
préposition |
pron. |
pronom |
rac. |
racine |
rad. |
radical |
sing. |
singulier |
subst. |
substantif |
suff. |
suffixe |
vb |
verbe |
Abréviations et conventions concernant le latin :
bas lat. |
bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère) |
lat. |
latin classique |
lat. ecclés. |
latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire) |
lat. imp. |
latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère) |
lat. méd. |
latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite) |
lat. pop. |
latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
lat. vulg. |
latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
grom |
gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge |
lat. bot. |
latin des botanistes |
Abréviations et conventions concernant les autres langues :
alld. |
mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
als. |
mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
angl. |
mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
ara. |
mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
bre. |
mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine |
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mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine |
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germ. |
mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine |
it. |
mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
occ. |
mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
piém. |
mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
port. |
mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine |
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mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine |
< alld. |
mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
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mot emprunté au provençal, mais d’origine latine |
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i.-e. |
indo-européen |
arg. |
argot |
arc. |
archaïque |