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CLORE
Poésie
Celle dont la dépouille en ce marbre est enclose
Fut le digne sujet de mes saintes amours.
Tristan L’Hermite, Les Plaintes d’Acante, Sur un tombeau
Étymologie
Clore < lat. claudere = fermer < rac. i.-e. *kl-H2-w- (*klaw-) qui signifie fermer.
De son côté, cligner < (probablement) bas lat. cludiniare = fermer < cludinare < lat. cludere / claudere = fermer.
Domaines
Les quatre éléments : cluse
La faune et la flore : cloporte (< it.), clos, closeau, closerie, clôture, clôturer, clovisse, éclore, écloserie, éclosion, enclos
Le corps : cheville, clafoutis, clavicule, clignement, cligner, clin d’oeil, glaviot, glaviotter, laticlave
L’habitat : cheville, cheviller, chevillette, claustra (lat.), claveau, claver, clin, cloison, cloître, tête-de-clou
Le travail manuel : arrache-clou, autoclave (hyb.), chevillard, clavetage, claveter, clavetier, clavette, clé, clef, clignotant, clignotement, clignoter, cloisonnage, cloisonné, cloisonnement, cloisonner, clos, clou, clouage, clouer, cloutage, clouté, clouter, clouterie, cloutier, déclaveter, décloisonnement, décloisonner, déclore, déclouer, désenclavement, désenclaver, éclusage, écluse, éclusée, écluser, éclusier, enclave, enclavement, enclaver, enclore, enclouage, enclouer, mi-clos, porte-clef, porte-clefs, porte-clés, reclouer
Les arts : clavecin, claveciniste, clavicorde, clavier, claviste
Les sentiments : cloîtré, cloîtrer, exclu, exclure, exclusif, exclusion, reclus, réclusion
La communication : ci-inclus, clausule, mot-clef, occlusive
La spiritualité : claustral, claustration, claustrer, cloître, cloîtré, cloîtrer, conclave
Le travail intellectuel : concluant, conclure, conclusif, conclusion, exclusion, exclusivement, exclusivité, inclure, inclus, inclusif, inclusion, inclusivement
La politique : exclure, exclusive
La justice : clause, exclusif, exclusivité, forclore, forclos, forclusion, numerus clausus (lat.), réclusion, réclusionnaire
La médecine : claustration, claustrer, claustrophobe (hyb.), claustrophobie (hyb.), clavelé, clavelée, claviot, occlure, occlusif, occlusion, perclus
Divers : Cléa, Clélia, Clélie, Laëlia
On peut clore avec une cheville (en bois par ex.), un claustra, une clavette, une clef, une cloison, un clou, une clôture… L’espace clos peut être un clos, un cloître, un autoclave, un closeau, une closerie, une enclave, un enclos… La clovisse, autre nom de la palourde, est un coquillage bi-valve qui se ferme, comme le cloporte qui, étymologiquement, clôt sa porte, ferme sa valve au moindre danger. La cluse ferme la vallée en montagne, et l’écluse est, étymologiquement, une eau séparée, isolée par un barrage.
La clausule clôt la phrase. La conclusion clôt une démonstration, une argumentation. La clause fixe les termes d’un contrat. Les claveaux sont des pierres en forme de coins qui délimitent une plate-bande ou un arc en architecture. Construire un arc avec des claveaux, c’est claver, alors qu’assembler au moyen d’une clavette se dit claveter. Au singulier, le claveau est une maladie contagieuse du mouton, appelée aussi clavelée. Ce terme claveau a un doublet, le claviot, mot qui, sous l’influence de « glaire :», a évolué en glaviot et désigne un crachat.
Le clavecin est un instrument muni d’un clavier, comme l’ordinateur. Le clavicorde est un ancêtre du clavecin et du piano. Fermer à demi les yeux pour mieux voir, ou sous l’effet de la lumière, ou fermer et ouvrir rapidement les paupières, de manière réflexe, c’est cligner des yeux, d’où le subst. clin qui ne s’emploie guère que dans l’expression « clin d’œil », et même « en un clin d’œil ».
Étymologiquement, la clavicule est une petite clef. La cheville aussi. Le terme a d’ailleurs commencé par désigner la vrille de la vigne. C’est au demeurant sur le sens premier de « pièce d’assemblage » que le mot cheville a évolué vers le sens de « tenon pour accrocher ». De là vient le terme chevillard qui désigne un négociant en boucherie, en gros ou demi-gros, qui achetait directement à l’abattoir les carcasses de viande suspendues à des crochets en fer nommés chevilles, et non « crocs » comme chez le boucher, ou « esses » comme dans les mots croisés ou fléchés. Si le reclus est enfermé à son corps défendant et subit une réclusion, les cardinaux sont sciemment enfermés à l’occasion de l’élection d’un nouveau pape lors du conclave. À Rome, le laticlave, était une large (lati-) bande pourpre qui ornait la tunique des sénateurs, puis la tunique elle-même. De l’idée de clou (-clave), on passe à celle d’instrument pour coudre, pour fixer, puis au tissu lui-même.
Forclore, en droit, c’est exclure (enfermer dehors, si l’on peut dire) pour dépassement de délai imparti. L’idée de clore évolue vers celle d’immobilité avec l’adj. perclus qui, du sens d’« obstrué » au niveau du lat., a fini par signifier « privé, complètement ou non, de la faculté de se mouvoir ».
Pour finir, le terme clafoutis ne laisse pas d’intriguer : il semble (CNRTL) être issu d’un croisement entre « foutre » et le vb « claufir » usité en a. fr. « Foutre », au sens premier, c’est « avoir, pour un homme, des rapports sexuels avec une femme ». L’idée première est celle de se délester de sa semence, comme le suggère le sens premier de l’adj. lat. « futilis », qui a donné fondre. De son côté, « claufir » signifiait « fixer avec des clous », « empêcher de bouger en clouant », d’où « remplir », « parsemer de quelque chose ». On remplace les clous par des cerises, éparpillées au fond d’un moule, on répand sur les cerises une sorte de pâte un peu liquide proche de la pâte à crêpe, on n’oublie pas de faire cuire, et on obtient un succulent clafoutis…
Requiem pour un métier d’autrefois : le clavetier forgeait des clavettes, comme le cloutier, ou était serrurier. (Gérard Boutet, La France en héritage, Perrin, 2007)
Complément
Quand le mot clin renvoie à une technique de construction, il appartient à la famille de décliner.
Viennent du germ. (par l’angl.) : les W.C., les water-closet, les water-closets.
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Abréviations et conventions concernant la langue :
abr. |
abréviation |
adj. |
adjectif |
adv. |
adverbe |
a. fr. |
ancien français |
c.-à-d. |
c’est-à-dire |
cf. |
confer |
ex. |
exemple |
fam. |
familier |
fém. |
féminin |
hyb. |
hybride |
id. |
idem, pareillement |
loc. |
locution |
masc. |
masculin |
neut. |
neutre |
part. |
participe |
p.-ê. |
peut-être |
plur. |
pluriel |
pop. |
populaire |
préf. |
préfixe |
prép. |
préposition |
pron. |
pronom |
rac. |
racine |
rad. |
radical |
sing. |
singulier |
subst. |
substantif |
suff. |
suffixe |
vb |
verbe |
Abréviations et conventions concernant le latin :
bas lat. |
bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère) |
lat. |
latin classique |
lat. ecclés. |
latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire) |
lat. imp. |
latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère) |
lat. méd. |
latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite) |
lat. pop. |
latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
lat. vulg. |
latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
grom |
gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge |
lat. bot. |
latin des botanistes |
Abréviations et conventions concernant les autres langues :
alld. |
mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
als. |
mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
angl. |
mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
ara. |
mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
bre. |
mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine |
celt. |
mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine |
esp. |
mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
fran. |
mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine |
germ. |
mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine |
it. |
mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
occ. |
mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
piém. |
mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
port. |
mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine |
prov. |
mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine |
< alld. |
mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
< als. |
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< angl. |
mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
< ara. |
mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
< bre. |
mot emprunté au breton, mais d’origine latine |
< celt. |
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< fran. |
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< germ. |
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< occ. |
mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
< piém. |
mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
< port. |
mot emprunté au portugais, mais d’origine latine |
< prov. |
mot emprunté au provençal, mais d’origine latine |
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i.-e. |
indo-européen |
arg. |
argot |
arc. |
archaïque |