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PÈRE
Poésie
Et je t’appelais comme ça, le Petit Verglas, que c’est bête un poète !
O ! petite chair transie ! Moi, je l’ai su après que ton père était mort ainsi...
Georges Brassens, À Mireille
Étymologie
Père < lat. pater = le père < rac. i.-e. *pH2t-eH1r- (*pater-) qui traduit, comme le sanscrit pati (le maître), la notion de chef de lignée, de groupe (cf. le paterfamilias latin)
Domaines
Les quatre éléments : jupitérien
La faune et la flore : pérot
Les groupes humains : arrière-grand-père, beau-père, beaux-parents, copaternité, grand-père, parâtre, paterfamilias (lat.), paternel, paternité
Le travail manuel : patron, perpétration, perpétrer, repérable, repérage, repère, repérer
Les sentiments : compère, impatronisation, impatroniser (s’), parrainage, parrainer, paternalisme, paternaliste, paterne, paternellement, patronage, patronner, patronnesse, pépère, père peinard
La communication : patrociner, patronyme (< gre.), patronymique (< gre.)
La spatialité : repaire, repairer
La temporalité : ad patres (lat.), jeudi
La spiritualité : compère, Jupiter, jupitérien, Juppiter, parrain, parrainage, patenôtre, pater (lat.), patriarcal (< gre.), patriarcat (< gre.), patriarche (< gre.), patron, patronage, patronal, saint-père
La politique : antipatriotique, compatriote, expatriation, expatrié, expatrier, patriarcal (< gre.), patriarcat (< gre.), patrice, patricial (< gre.), patriciat (< gre.), patricien, patrie (< gre.), patrilocal, patriotard (< gre.), patriote (< gre.), patriotique (< gre.), patriotiquement (< gre.), patriotisme (gre.), patron, patronal, patronat, rapatriement, rapatrier, sans-patrie
L’économie : patrimoine, patrimonial
La justice : impétrant, impétration, impétrer, patrimoine, patrimonial
La médecine : compère-loriot
Divers : Pat, Patou, Patrice, Patricia, Patrick
Le matriarcat n’était pas la tasse de thé de nos ancêtres i.-e. : le chef, c’est le père, et le père, c’est le chef ! On rencontre dans la famille le père de famille, le paterfamilias, (le) paternel, la paternité, le patrimoine, le patriarche, le parrain, le beau-père, le grand-père, paterne, patrilocal, patrociner (parrainer, puis parler très longtemps), s’impatroniser, (le) pépère, etc.
On rencontre aussi des termes qui illustrent la nuance de chef, comme le patron, le patronat, patronner… ou celle de pays dont on est citoyen, avec le compatriote, expatrier, le patrice (haute dignité, à Rome), patricien, la patrie (d’abord, en grec, la descendance du côté paternel), le patriotisme, rapatrier, etc. On peut citer encore le père des dieux, c’est-à-dire Jupiter qui, du haut de l'Olympe, regarde avec un souverain mépris tous ceux qui, sur terre, ne jurent que par les réseaux sociaux...
Quelques termes méritent qu’on s’y arrête un instant. C’est le cas du mot impétrant qui désigne une personne qui obtient d’une autorité compétente quelque chose qu’elle a elle-même sollicité. De son côté, le verbe perpétrer a signifié « accomplir un rite, un acte religieux avec l’autorité d’un père », puis « accomplir un acte », puis « accomplir un acte criminel ».
Le pérot est, lui, un baliveau qui a deux fois l’âge des arbres abattus dans une coupe : une génération les sépare.
Le mot repaire a d’abord signifié « le retour dans la maison paternelle », puis « la maison paternelle », « l’habitation », puis « la retraite des animaux sauvages ». Le repère est un doublet étymologique du repaire, avec l’influence sémantique du lat. « reperire », signifiant « retrouver » : le repère est d’abord un retour à un point, puis la marque, le jalon qui permet de se retrouver, de se repérer. Le compère, quant à lui, a d’abord été le parrain (le père de remplacement pour l’enfant), puis le camarade, puis le complice. On retrouve donc la même évolution négative que pour perpétrer. Le compère-loriot, enfin, est l’autre nom de l’orgelet, petit furoncle des paupières (cf. l’entrée or pour plus de précisions).
L'expression « en père peinard », pour finir, signifie « en homme combinant besogne et surtout repos ». L’orthographe peinard serait fautive par rapport à pénard où le terme, en langage familier, désignait le pénis. Le père est à comprendre comme le vieillard. Donc un « père pénard » est un pénis qui n’est plus guère utilisé, qui reste donc au repos, tranquille. Est-ce un motif suffisant pour se contenter alors de naviguer avec Brassens sur la « grand’ mare des canards » ?
Complément
Viennent du grec des mots comme la patristique, la patrologie, apatride.
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Abréviations et conventions concernant la langue :
abr. |
abréviation |
adj. |
adjectif |
adv. |
adverbe |
a. fr. |
ancien français |
c.-à-d. |
c’est-à-dire |
cf. |
confer |
ex. |
exemple |
fam. |
familier |
fém. |
féminin |
hyb. |
hybride |
id. |
idem, pareillement |
loc. |
locution |
masc. |
masculin |
neut. |
neutre |
part. |
participe |
p.-ê. |
peut-être |
plur. |
pluriel |
pop. |
populaire |
préf. |
préfixe |
prép. |
préposition |
pron. |
pronom |
rac. |
racine |
rad. |
radical |
sing. |
singulier |
subst. |
substantif |
suff. |
suffixe |
vb |
verbe |
Abréviations et conventions concernant le latin :
bas lat. |
bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère) |
lat. |
latin classique |
lat. ecclés. |
latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire) |
lat. imp. |
latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère) |
lat. méd. |
latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite) |
lat. pop. |
latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
lat. vulg. |
latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
grom |
gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge |
lat. bot. |
latin des botanistes |
Abréviations et conventions concernant les autres langues :
alld. |
mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
als. |
mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
angl. |
mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
ara. |
mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
bre. |
mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine |
celt. |
mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine |
esp. |
mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
fran. |
mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine |
germ. |
mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine |
it. |
mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
occ. |
mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
piém. |
mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
port. |
mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine |
prov. |
mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine |
< alld. |
mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
< als. |
mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
< angl. |
mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
< ara. |
mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
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mot emprunté au breton, mais d’origine latine |
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mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
< occ. |
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< piém. |
mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
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mot emprunté au provençal, mais d’origine latine |
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i.-e. |
indo-européen |
arg. |
argot |
arc. |
archaïque |