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TENIR

Poésie

Le temps a retrouvé son charroi monotone
Et rattelé ses bœufs lents et roux c’est l’automne

Louis Aragon, Le Crève-coeur, Vingt ans après

Étymologie

Tenir < lat. vulg. tenire < lat. tenere = tenir, occuper, garder, maintenir < rac. i.-e. *ten- qui signifie tendre, étirer

Domaines

Les quatre éléments : continental, continentalité, sous-continent
La faune et la flore : bugrane (< gre.), taenia (< gre.), ténia (< gre.), ténifuge, triton (< gre.)
Les groupes humains : tendron
Le corps : continence, continent, entendeur, entendre, extenseur, incontinence, incontinent, maintien, malentendant, rétenteur, rétention, soutien-gorge, sustentation, sustenter, tendineux, tendinite (hyb.), tendon, tendron, tenseur, tentaculaire, tentacule, tenture, tenue, ton (< gre.), tonal (< gre.), tonalité (< gre.), tonétique, tonie, tonifiant, tonifier, tonique, tonus (lat.)
L’habitat : soutènement, tente
Le travail manuel : attendrir, attendrissement, attendrisseur, atténuateur, atténuation, atténuer, bitension, container (ang.), contenance, contenant, contenir, contentif, contention, détendeur, détendre, détendu, distendre, distension, entretenir, entretenu, entretien, entretoise, entretoisement, entretoiser, étendage, étendoir, étendre, étendu, étendue, extensomètre (hyb.), maintenance, maintenir, manutention, manutentionnaire, manutentionner, porte-conteneurs, prétension, rêne, retendoir, retendre, retenter, sous-tendre, sous-tension, soutenir, sustentateur, sustentation, sustenter, télémaintenance (hyb.), tenaille, tenaillement, tenailler, tenailles, tenant, tendelle, tender (ang.), tenderie, tendeur, tendoir, tendre, tendreté, tendu, teneur, tenon, tenonner, tenonneuse, tentative, tenter, tenu, toise, tuner (ang.)
Les arts : continuo (lat.), demi-ton, détonner, monotone (hyb.), monotonie (hyb.), sostenuto (it.), ténor (it.), ténorino (it.), ténoriser, tenuto (it.)
Les sentiments : abstenir (s’), abstinence, abstinent, attendrir, attendrissant, attendrissement, attentif, attention, attentionné, attentivement, contenir, content, contentement, contenter, continence, continent, décontenancer, détendre, détendu, détente, entente, entreteneur, entretenir, entretenu, exténuant, exténuation, exténuer, hypertendu (hyb.), impertinence, impertinent, inattendu, inattentif, inattention, insoutenable, intenable, intention, intentionnalité, intentionné, intentionnel, intentionnellement, malintentionné, mécontent, mécontentement, mécontenter, mésentente, monotone (hyb.), monotonie (hyb.), ostensible, ostensiblement, ostensif, ostentateur, ostentation, ostentatoire, pertinacité, prétentieusement, prétentieux, prétention, retenir, retenue, soutenable, souteneur, soutenir, soutien, tenable, tenace, tenacement, ténacité, tendance, tendanciel, tendancieusement, tendancieux, tendre, tendrement, tendresse, tendu, tentant, tentateur, tentation, toiser, toiseur
La communication : entretenir, maintenir, malentendu, prétendant, prétendre, prétendu, prétendument, sous-entendre, sous-entendu, soutenance, soutenant, soutenir, soutenu, tancer, tonique
La spatialité : attenant, continu, court de tennis (hyb.), étendue, extenseur, extensibilité, extensible, extensif, extension, extensionalité, extensionnel, inétendu, inextensibilité, inextensible, in extenso (lat.), tendre, transcontinental
La temporalité : attendre, attendu, attente, continu, continuateur, continuation, continuel, continuellement, continuer, continuité, continûment, discontinu, discontinuation, discontinuer, discontinuité, inattendu, maintenance, maintenant, mainteneur, maintenir, maintien
La spiritualité : ostensoir
Le travail intellectuel : attendu, continu, continuum, entendement, entendeur, entendre, entendu, extension, intense, intensément, intensif, intensification, intensifier, intensité, intensivement, intention, pertinemment, pertinence, pertinent, retenir, retenue, sous-tendre, teneur, tenseur, tensoriel, tentaculaire, ténu, ténuité, toise
La physique : intensité, surintensité, surtension, tensioactif, tensiomètre (hyb.), tension
La politique : abstenir (s’), abstention, abstentionnisme, abstentionniste, appartenance, appartenir, attentisme, attentiste, détenir, détenteur, détention, obtenir, obtention, tenue
L’économie : intendance, intendant, sous-intendance, sous-intendant, surintendance, surintendant, surintendante
La justice : attendu, attentat, attentatoire, attenter, atténuant, atténuer, codétenteur, codétenu, contentieux, détenir, détenteur, détention, détenu, intenter, retenir, rétention, tenaillement, tenailler, tenancier, tenure
La médecine : cardiotonique (hyb.), hypertenseur (hyb.), hypertension (hyb.), hypotendu (hyb.), hypotenseur (hyb.), hypotension (hyb.), incontinence, incontinent, malentendant, tendinite (hyb.), ténicide, ténifuge, ténotomie (hyb.), tonicardiaque (hyb.)
L’armée : détente, lieutenant, lieutenant-colonel, sous-lieutenant
Les loisirs : détente, tennis (ang.), tennisman (ang.), tennistique (< ang.), tenu

Commentaire

La première nuance illustrée par la famille est celle d’étirer. On la repère dans des termes comme extenseur (adj. et subst.), l’extensibilité, extensible, extensif, l’extension, l’extensomètre, in extenso, le tendeur, inétendu (sans étendue, comme le point), tendineux, la tendinite, le tendoir, le tendon, la ténotomie (section chirurgicale d’un tendon), tendre.
Comme vb, tendre consiste à tirer et tenir dans un état d’allongement, à éloigner de soi un objet en le rapprochant d’une personne qui est en face, à avoir pour but. Comme adj., tendre désigne quelque chose qui peut s’allonger, qui est malléable, qui peut être coupé, mâché, sans oublier les sens figurés. On peut ajouter tendrement, la tendresse, la tendreté, le tendron, tendu, l’étendage, l’étendoir, étendre, étendu, l’étendue, distendre, la distension, l’inextensibilité, inextensible, ténu (mince, fin comme un corps élastique tendu), la ténuité, attendrir, attendrissant, l’attendrissement, l’attendrisseur, atténuer (rendre fin, ténu), atténuant, l’atténuateur, l’atténuation, exténuer (rendre mince, ténu, d’où affaiblir), exténuant, l’exténuation, le taenia ou ténia (du grec tainia signifiant la bandelette, le ver solitaire), (le) ténicide, (le) ténifuge.
Très proche de cette nuance, on rencontre celle de tension. Cette tension peut être envisagée au sens premier ou au sens figuré. Les termes concernés sont nombreux. On peut citer l’attente, attendre, l’attendu, l’attentisme, attentiste, attentivement, attentif, l’attention, la bitension, hypertendu, hypertenseur, l’hypertension, hypotendu, hypotenseur, l’hypotension, intense, intensif, l’intensification, intensifier, l’intensité, intensivement, intensément.
On peut ajouter la sous-tension, tensioactif, le tensiomètre, la tension, tensoriel, le détendeur, détendre, détendu, le retendoir, retendre, (le) tonicardiaque, (le) cardiotonique, inattentif, l’inattention, inattendu, tonifiant, tonifier, tonique, le tonus, (le) tenseur, la prétension, la tente (faite de toile tendue), la tenture.
On peut ajouter encore intenter, l’intention, l’intentionnalité, intentionnel, intentionné, (le) contentieux, contentif, la contention (au sens rare de tension forte et prolongée des facultés intellectuelles), malintentionné, la surtension, la toise (littéralement l’étendue, puis l’ancienne mesure de longueur valant 1.949 mètre, puis la règle verticale graduée, le long de laquelle glisse un curseur, et qui sert à mesurer la taille des personnes), toiser, l’entretoise, l’entretoisement, entretoiser.
Détendre, c’est évidemment l’opération inverse de tendre. De là la détente. Quant à l’ostentation, c’est un excès dans la manière de faire valoir quelque titre, quelque possession, quelque action ou quelque qualité. De là ostensible, ostensiblement, ostensif, l’ostensoir (« pièce d’orfèvrerie, dit Larousse, dans laquelle on expose à l’autel l’hostie consacrée »), ostentateur, l’ostentation, ostentatoire.
On peut aussi rattacher à cette nuance la sous-famille de pertinent. Sur une forme latine « pertinens » signifiant « qui s’étend jusqu’à », « qui revient à », « qui est relatif à », on passe à l’idée de concerner, d’être approprié. Littéralement, est pertinent ce qui tient, ne faiblit pas, en passant à travers, en allant jusqu’au bout (« per- »). De là pertinemment, la pertinence, l’impertinence et impertinent.
Le vb prétendre signifie quant à lui, étymologiquement, « tendre devant soi », « mettre en avant un droit ou quelque chose comme excuse », « réclamer ». De là la prétention, le prétendant, prétendu, prétendument, prétentieusement, prétentieux et la prétention.
En lien avec cette nuance très importante de tension, on peut s’intéresser à la sous-famille d’entendre, avec un sens premier et des sens dérivés, notamment celui de « comprendre ». Entendre est formé sur le lat. « intendere » qui signifie « tendre, diriger son regard, son esprit, son attention, vers ("in-") quelque chose ou quelqu’un », d’où l’idée de se tourner vers, de se diriger vers, de viser à, d’avoir le dessein de. Le vb s’est spécialisé ensuite vers la perception par l’oreille. Et c’est à partir de là qu’entendre est devenu un quasi synonyme de comprendre. On retrouve donc avec l’ouïe la même problématique qu’avec le goût dans la famille de savoir : la sensation a précédé la conceptualisation. On peut ajouter que voir s’emploie aussi parfois dans ce sens de comprendre : « je vois bien que…  » signifie alors « je comprends bien que ». De là l’entendement, l’entendeur, entendu, l’entente, (le) malentendant, le malentendu, la mésentente, sous-entendre et le sous-entendu. Sur la même famille latine « intendere », on a un ensemble de subst. (mais aucun vb) désignant des personnes qui sont chargées de l’administration d’une affaire. L’intendant était autrefois un fonctionnaire qui était à la tête de l’administration des provinces, nommé aussi intendant de justice, police et finances. Le terme semble être le résultat d’une aphérèse (perte de la première partie du mot) du terme surintendant qui désignait un chef, un régisseur, un commis supérieur. De là la sous-intendance, l’intendance, le sous-intendant, la surintendance, la surintendante. On en aura presque fini avec la nuance de tendre en évoquant la tendance qui est une aspiration, une force par laquelle un corps tend à se mouvoir d’un côté, une inclinaison, une évolution de quelque chose dirigée vers un but. De là tendanciel, tendancieusement et tendancieux.
La dernière sous-famille importante illustrant la nuance de tension concerne le ton. Le terme a de multiples significations. Le sens premier, en grec, désigne tout objet susceptible d’être tendu, toute corde ou câble, puis la corde d’un instrument de musique, la tension de la corde de la lyre, puis le mode musical, la mesure d’un vers, l’accent dit justement tonique. Ces sens se rencontrent en lat. En fr., le terme renvoie à un « certain degré d’élévation ou d’abaissement de la voix (Littré), » à la « distance entre deux notes conjointes » (CNRTL), aux « inflexions volontaires ou involontaires que prend la voix d’un locuteur et qui dévoilent sa personnalité, son état psychologique ou affectif, ses intentions »(CNRTL). De là la tonie, tonétique, détonner, monotone, la monotonie, tonal, la tonalité, le triton (intervalle mélodique ou harmonique de trois tons), le ténor, le ténorino, ténoriser, sostenuto (en musique), le tuner (le terme est issu en ang. du subst. « the tune », qui signifie « la mélodie », le ton, la tonalité, comme variante de « the tone », qui signifie « le ton », emprunté lui-même au fr. ton).
Par ailleurs, le vb tancer, formé sur le part. de « tendere », signifie « faire effort », d’où deux directions opposées, à savoir « défendre », « protéger », mais aussi « attaquer » et « malmener ». C’est ce sens qui prévaut. Pour en finir avec cette nuance, le mot tennis a d’abord désigné en ang. « le jeu de paume » et représentait une forme évoluée de la deuxième pers. du plur. de l’impératif du fr. tenir : c’était l’exclamation du joueur qui lançait la balle et qu’on pourrait traduire littéralement par « tenez ! », c’est-à-dire « à vous ! ». De là le tennisman et l’adj. tennistique.
La troisième nuance identifiable est représentée par l’idée de « toucher ». Présentant cette nuance, le vb tenter est formé sur le vb lat. « tentare » lui-même dérivé de « tendere » et de « temptare », de la même famille très probablement que « tenere ». Tenter, c’est étymologiquement « toucher », « tâter », « faire l’épreuve ou l’essai de quelque chose », « essayer de mener à bien une entreprise », « chercher à séduire », « exciter le désir ». D’où la tentative, tentaculaire, le tentacule, tentant, tentateur, la tentation, la manutention, le manutentionnaire, manutentionner.
Le vb attenter, quant à lui, dérivé de tenter, signifie « entreprendre quelque chose, avec une idée d’hostilité, d’agressivité », « surprendre », « attaquer ». De là l’attentat et attentatoire.
De la nuance de « toucher », on peut passer à celle, très proche, de continuité, avec des termes comme le continent (à partir de l’expression continens [terra] signifiant en lat. « la terre ferme », et correspondant pour nous aujourd’hui à une grande étendue de terres d’un seul bloc et entourées d’un ou plusieurs océans), incontinent (ici, adv. formé à partir de l’expression « in continenti [tempore] », c’est-à-dire « dans un temps continu, qui touche donc à l’instant présent », autrement dit « tout de suite »), continental, transcontinental, la continentalité, continu, (le) continuateur, la continuation, continuel, continuer, la continuité, le continuum, discontinu, la discontinuation, discontinuer, la discontinuité, le sous-continent, attenant et tenuto (en musique, les sons doivent alors être tenus pendant toute leur durée, et non détachés).
De l’idée de « toucher », grâce souvent à des préfixes, on passe aussi à l’idée de soutenir, d’« aider ». L’aide, le secours peuvent être concrets, avec le soutènement, le soutien et soutenir (dans certains emplois), le soutien-gorge, sustentateur (qui maintient en équilibre un aéronef), la sustentation (le maintien en équilibre d’un aéronef), sustenter (conserver en bon état, alimenter, nourrir), l’entretien, entretenir (dans la plupart des emplois), entretenu (tenu en bon état, mais aussi qui reçoit de l’argent d’un amant ou d’une maîtresse), l’entreteneur (celui qui pourvoit aux dépenses d’une maîtresse), le souteneur (au sens de proxénète), insoutenable, la maintenance et maintenant. Ce dernier terme, évolution du lat. « manu tenendo », peut être traduit littéralement par « pendant que l’on tient quelque chose dans la main », d’où l’idée d’urgence, de promptitude ou de proximité temporelle, d’où le sens de « aussitôt » évoluant lui-même en « présentement ». On peut ajouter la télémaintenance, l’adj. tenu comme synonyme d’entretenu, pour qualifier une maison par ex. Le tender, enfin, nous vient de l’ang. « to tend » qui signifie « prêter l’oreille ou l’attention à », « s’occuper de », « servir », issu lui-même par aphérèse de « to attend », de même origine que attendre et entendre. Le tender est un véhicule accolé à la locomotive à vapeur, et utile à la machine (il la soutient) car il contient le combustible nécessaire à la traction. On glisse vers des emplois imagés avec soutenable (qui peut être supporté, qui peut se soutenir par de bonnes raisons), la soutenance, le soutenant (personne qui soutient une thèse), le souteneur (au sens ici d’une personne qui défend une idée, une cause), soutenir (au sens de « défendre une idée, une cause, » prétendre, « défendre »), soutenu (qui ne se relâche pas, en parlant du style en particulier), le soutien (dans certains emplois).
Dérivée encore de l’idée de « toucher », on passe à la nuance de comportement : tenir devient « se tenir ». On peut alors évoquer des termes comme l’abstinence (le fait de se tenir éloigné de quelque chose), abstinent, abstenant (celui, celle qui s’abstient, par ex. lors d’une élection), l’abstention (à l’origine, terme du vocabulaire religieux qui a concurrencé abstinence), l’abstentionnisme, l’abstentionniste, s’abstenir, la contenance (ici, la façon de se tenir, l’attitude, le maintien), décontenancer (troubler quelqu’un en lui faisant perdre contenance), la tenue (la prestance, la contenance, la manière d’être d’une personne, la manière dont le cavalier se tient à cheval, la période à laquelle se tient une assemblée, l’action de tenir une assemblée, la réunion d’une loge chez les francs-maçons, la manière d’être vêtu, d’abord pour un soldat).
Tenir, c’est aussi « ne pas abandonner », « ne pas lâcher », « occuper ». Pour cette nouvelle nuance, on rencontre des termes comme tenir (dans de nombreux emplois), le lieutenant, le lieutenant-colonel, le sous-lieutenant, tenace (littéralement qui tient fortement, parcimonieux, adhérent, obstiné, opiniâtre), la ténacité, la pertinacité (le terme lat. « pertinacitas » signifie « l’opiniâtreté », « l’obstination »), intenable, tenable, la tenaille (mais le terme est employé presque uniquement au plur.), le tenaillement, tenailler, le tenancier, (le) tenant.
Ne pas lâcher devient retenir dans la nuance suivante. On y rencontre par ex. l’incontinence, incontinent (l’adj.), mainteneur, maintenir (littéralement « tenir par la main », « ne pas lâcher »), le maintien, la tendelle (collet), la tenderie (pièges pour capturer les oiseaux de passage), la retenue, retenir, le tenon, tenonner, la tenonneuse, rétenteur, la rétention, la contention (au sens médical), la continence, (maîtrise de soi), continent (comme adj., au sens de « qui pratique la continence », « qui se retient », « qui refrène ses pulsions », d’où « sobre », « tempérant »).
L’adj. content signifie quant à lui, étymologiquement, « renfermé sur soi », puis « qui s’accommode de peu », « qui se satisfait de ce qu’il a », d’où « satisfait ». De là le contentement, contenter, mécontent, le mécontentement, mécontenter. La rêne (le terme se rencontre presque toujours au pl.) est une courroie de la bride d’un cheval, qui sert à retenir le cheval, à le faire s’arrêter. La bugrane, en lat. vulg. boveretina, de « bos » signifiant « le bœuf » et « retinere » « arrêter », est une plante de la famille des légumineuses. C’est le nom vulgaire, dit Littré, de l’ononide des champs, dite aussi « épine de bœuf » et « arrête-bœuf ». Ce sont ses racines qui lui auraient valu cette appellation, tant elles opposeraient de résistance au soc de la charrue. Le vb obtenir évoque quant à lui le résultat de la tension. Il s’agit de parvenir à se faire accorder ce qu’on désire, à partir du vb lat. « obtinere » qui signifie « tenir fermement », « avoir en pleine possession », maintenir, « conserver ». De là l’obtention.
Le lien avec l’avant-dernière nuance, à savoir « la possession », « la privation de liberté », est assez évident. On rencontre alors des termes comme l’appartenance, appartenir, le codétenteur, le codétenu, le détenteur, détenir, la détention, (le) détenu. Le terme tenure, quant à lui, désignait dans le vocabulaire féodal le mode d’attribution d’une terre et la terre concédée par le seigneur qui en conservait la propriété.
En jouant sur les deux sens principaux du vb contenir, on passe de la nuance de retenir à celle de « comprendre dans sa capacité », « renfermer », « avoir en soi », avec des mots comme contenir bien sûr, mais aussi le container, la contenance (ici, le volume), le contenant. Le subst. fém. teneur, enfin, désigne ce qui est contenu littéralement dans un écrit, ce qu’un corps contient d’une certaine substance, l’uniformité d’apparence, d’où l’accent de la voix, le ton.

Complément

Viennent du grec des mots comme la tonicité, l’atonie, l’oxyton, diatonique, le baryton, atone, la péritonite, le péritoine, l’hypoténuse, le tétanos, tétaniser, atonal, l’atonalisme, l’atonalité.
Au sens de « remplir une tonne », entonner appartient à la famille de tonne.
Quand le mot triton désigne un amphibien, il vient du grec Triton.

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Abréviations et conventions concernant la langue :

abr. abréviation
adj. adjectif
adv. adverbe
a. fr. ancien français
c.-à-d. c’est-à-dire
cf. confer
ex. exemple
fam. familier
fém. féminin
hyb. hybride
id. idem, pareillement
loc. locution
masc. masculin
neut. neutre
part. participe
p.-ê. peut-être
plur. pluriel
pop. populaire
préf. préfixe
prép. préposition
pron. pronom
rac. racine
rad. radical
sing. singulier
subst. substantif
suff. suffixe
vb verbe


Abréviations et conventions concernant le latin :

bas lat. bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère)
lat. latin classique
lat. ecclés. latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire)
lat. imp. latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère)
lat. méd. latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite)
lat. pop. latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1)
lat. vulg. latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1)
grom gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge
lat. bot. latin des botanistes


Abréviations et conventions concernant les autres langues :

alld. mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine
als. mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine
angl. mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine
ara. mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine
bre. mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine
celt. mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine
esp. mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine
fran. mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine
germ. mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine
it. mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine
occ. mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine
piém. mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine
port. mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine
prov. mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine

< alld. mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine
< als. mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine
< angl. mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine
< ara. mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine
< bre. mot emprunté au breton, mais d’origine latine
< celt. mot emprunté au celtique, mais d’origine latine
< esp. mot emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine
< fran. mot emprunté au francique, mais d’origine latine
< germ. mot emprunté au germanique, mais d’origine latine
< it. mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine
< occ. mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine
< piém. mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine
< port. mot emprunté au portugais, mais d’origine latine
< prov. mot emprunté au provençal, mais d’origine latine
i.-e. indo-européen
arg. argot
arc. archaïque