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Poésie
Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Louis Aragon, Le Roman inachevé, L’Affiche rouge
Étymologie
Former < lat. formare = donner une forme, conformer, former, façonner < forma = la forme, la conformation, la belle forme, la beauté
Domaines
La faune et la flore : anguilliforme, bacciforme, digitiforme, éruciforme, fongiforme, infundibuliforme, palmiforme, penniforme, piriforme, pisciforme, tubériforme, vermiforme
Le corps : conformation, conformé, difforme, difformité, formation, forme, formé, fourme, fromage, fromager, fromagerie, frometon, fromton, haut-de-forme, haut de forme, haute-forme, haute forme, malformation, méforme, pisiforme
L’habitat : campaniforme, renformir, renformis, ruiniforme
Le travail manuel : conformateur, cruciforme, digitiforme, filiforme, formatage, formater, forme, formé, fusiforme, indéformabilité, indéformable, lamelliforme, multiforme, plate-forme, préformage, préformer, reformer, sulciforme, transformable, transformation, transformer, unciforme, uniforme, uniformément, uniformisation, uniformiser, uniformité
Les arts : difforme, difformité, informe, informel
Les sentiments : anticonformisme, anticonformiste, conformer (se), conformisme, conformiste, formaliser (se), formalisme, formaliste, irréformable, non-conformisme, non-conformiste
La communication : désinformateur, désinformation, désinformer, formel, formulable, formulaire, formulation, formule, formuler, info (abr.), informateur, informaticien, informatif, information, informationnel, informatique, informatiquement, informatisable, informatisation, informatiser, informé, informer, informulé, micro-informatique (hyb.), performatif, reformuler, surinformer, transformationnel
La spiritualité : Contre-Réforme, Réforme, réforme, réformé
Le travail intellectuel : conforme, conformément, conformer, conformité, formalisation, formalisé, formaliser, formalité, format (< it.), formateur, formatif, formation, formel, formellement, informe, informel, non-conformité, préformation, réformable, réformateur, réformation, réforme, réformer, réformette, transformé, transformée, transformisme, transformiste
La physique : déformant, déformation, déformé, déformer, gazéiforme (hyb.), oléiforme, reformage, reformer, reformeur, transfo (abr.), transformateur
La politique : réformisme, réformiste
L’économie : pro forma
La justice : conformité, non-conformité
La médecine : bacilliforme, malformation
L’armée : réformé
Les loisirs : contre-performance, performance, performant, superforme
La notion de forme est directement perceptible dans de nombreux termes, du format au formatage, de la formation au formalisme, du formateur à la formalité, de la déformation à indéformable, d’informe à la malformation, de la plate-forme à la facture pro forma, de reformer (former de nouveau, reconstituer) au renformis (crépissage épais), de se conformer à la transformation, de l’uniforme à l’uniformité ou l’uniformisation, de déformer à se conformer, du conformisme à la conformité.
Le célèbre chapeau de cérémonie cylindrique à calotte de soie se décline, pour l’orthographe, en haut de forme, haut-de-forme, haute forme ou encore haute-forme. La préformation explique (Wikipedia) « le développement embryonnaire par le déploiement de structures préexistantes dans l’oeuf. Cette théorie s’est historiquement opposée à celle de l’épigénèse selon laquelle les organes apparaissent progressivement au cours de la croissance embryonnaire sous l’influence de forces extérieures. » Le transformisme est (Larousse) une « théorie explicative de la succession des faunes et des flores au cours des temps géologiques, fondée sur l’idée de transformation progressive des populations et des lignées, soit sous l’influence du milieu (Lamarck), soit par mutation suivie de sélection naturelle (Darwin, De Vries). »
De nombreux composés renseignent sur la forme d’un objet en la mettant en relation avec un élément. On a ainsi tubériforme (en forme de truffe), unciforme (en forme de crochet), bacciforme (en forme de baie), infundibuliforme (en forme d’entonnoir), oléiforme (qui a la consistance de l’huile), sulciforme (en forme de sillon), éruciforme (qui a l’aspect d’une chenille), etc.
Si informer a d’abord signifié « donner une forme », le vb a pris le sens de « renseigner », qu’on retrouve dans l’informateur, l’information, la désinformation.
Le terme forme s’oriente vers l’idée de structure codée dans la sous-famille du mot informatique. Le fromage, quant à lui, est constitué de lait fermenté fait dans la forme qu’est le moule. Étymologiquement, le fromage est donc une forme plus ou moins odorante. Et la fourme, fromage proche du cantal ou originaire d’Ambert, est encore plus proche phonétiquement du mot forme que le terme générique de fromage.
La formule, quant à elle, est littéralement une petite forme. C’est, à partir du sens lat. du subst. « formula » (qui désigne le cadre, la règle, la forme schématisée de l’expression), la forme déterminée suivant laquelle on exprime quelque chose, d’où le formulaire. C’est aussi (CNRTL) l’expression « concise et rigoureuse résumant un ensemble de significations ».
Le terme forme peut aussi renvoyer à l’apparence, par opposition à la réalité, dans des termes comme formel (dans certains emplois), le formalisme, la formalité.
Presque en opposition, d’autres termes évoquent le respect des procédures, comme formel (dans certains emplois), formellement, se formaliser (être choqué par le non-respect des formes). Si la forme est agréable ou désagréable à la vue, le terme devient synonyme de « beauté », avec des ex. comme difforme, la difformité, les formes (physiologiques, surtout féminines). D’autres termes renvoient à la condition physique et au sport, comme la forme (dans certains emplois), la méforme, la superforme, la performance. La politique n’est pas absente de la famille, avec (le) réformateur, la réformette, le réformisme. L’armée non plus, avec le réformé, réformer. Le vb a d’abord concerné la troupe : à partir de l’idée de retrancher ce qui est nuisible, inutile ou superflu, il s’est agi de réduire les troupes. Le vb s’est ensuite appliqué aux individus que l’armée dispensait de leurs obligations militaires, pour des raisons qui les concernaient, et non plus pour des raisons qui la concernaient.
La religion n’est pas en reste, avec la Réforme et la Contre-Réforme. Reste un terme à part, l’adj. performatif, qui indique en linguistique qu’une énonciation devient action au moment même de l’énonciation, comme c’est le cas dans « je jure », « je promets », « j’ordonne ». La justice use de cette possibilité en considérant que celui qui dit « je jure de dire la vérité » dit la vérité dès le mot « je », alors que l’engagement pourrait, comme c’est le cas dans la conversation ordinaire, ne devenir effectif qu’à la fin du dernier mot de l’expression, comme dans l’expression « je prends un dernier verre, pour la route ! » qui exclut qu’on boive en même temps qu’on parle ! Cela autoriserait à mentir au moment de la déclaration « je jure de dire la vérité » puisque l’engagement de dire la vérité n’aurait pas encore eu lieu… Et si « je jure » est un mensonge, toute la déclaration qui suit pourrait en être un aussi. On serait alors tout près du procédé jésuitique de la restriction mentale appelée aussi « restriction de pensée », à savoir (Littré) « une réserve qu’on fait d’une partie de ce que l’on pense pour tromper ceux à qui l’on parle », ou, selon le Grand Robert, la « restriction tacite que l’on apporte à sa pensée, acte mental par lequel on donne à sa phrase un sens différent de celui que l’interlocuteur va vraisemblablement lui donner, afin de l’induire en erreur sans commettre formellement un mensonge ». On peut jurer qu’on n’a pas commis un crime, alors qu’on l’a commis, en entendant en soi-même qu’on ne l’a pas commis ce jour-là, ou avant d’être né, ou avec telle arme, ou en compagnie de telle personne…
Complément
Viennent du grec : la métamorphose, la morphologie, amorphe.
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Abréviations et conventions concernant la langue :
abr. |
abréviation |
adj. |
adjectif |
adv. |
adverbe |
a. fr. |
ancien français |
c.-à-d. |
c’est-à-dire |
cf. |
confer |
ex. |
exemple |
fam. |
familier |
fém. |
féminin |
hyb. |
hybride |
id. |
idem, pareillement |
loc. |
locution |
masc. |
masculin |
neut. |
neutre |
part. |
participe |
p.-ê. |
peut-être |
plur. |
pluriel |
pop. |
populaire |
préf. |
préfixe |
prép. |
préposition |
pron. |
pronom |
rac. |
racine |
rad. |
radical |
sing. |
singulier |
subst. |
substantif |
suff. |
suffixe |
vb |
verbe |
Abréviations et conventions concernant le latin :
bas lat. |
bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère) |
lat. |
latin classique |
lat. ecclés. |
latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire) |
lat. imp. |
latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère) |
lat. méd. |
latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite) |
lat. pop. |
latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
lat. vulg. |
latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
grom |
gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge |
lat. bot. |
latin des botanistes |
Abréviations et conventions concernant les autres langues :
alld. |
mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
als. |
mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
angl. |
mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
ara. |
mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
bre. |
mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine |
celt. |
mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine |
esp. |
mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
fran. |
mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine |
germ. |
mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine |
it. |
mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
occ. |
mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
piém. |
mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
port. |
mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine |
prov. |
mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine |
< alld. |
mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
< als. |
mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
< angl. |
mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
< ara. |
mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
< bre. |
mot emprunté au breton, mais d’origine latine |
< celt. |
mot emprunté au celtique, mais d’origine latine |
< esp. |
mot emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
< fran. |
mot emprunté au francique, mais d’origine latine |
< germ. |
mot emprunté au germanique, mais d’origine latine |
< it. |
mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
< occ. |
mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
< piém. |
mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
< port. |
mot emprunté au portugais, mais d’origine latine |
< prov. |
mot emprunté au provençal, mais d’origine latine |
|
|
i.-e. |
indo-européen |
arg. |
argot |
arc. |
archaïque |