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FAIRE
Poésie
Qu’ai-je vu qu’ai-je fait qu’aurai-je été que je m’en satisfasse
Louis Aragon, Il ne m’est Paris que d’Elsa, La Mort à Paris
Étymologie
Faire < lat. vulg. fagere < lat. facere = placer, mettre dans tel ou tel état, agir sur, être actif, faire < rac. i.-e. *deH1- / *dH1- (fe- / fa- en lat.) = placer.
De son côté, chauffer < lat. vulg. calefare < lat. calefacere = chauffer.
Domaines
Les quatre éléments : stratification, stratifié, stratifier
La faune et la flore : affaitement, lignifier (se), nanifier, nidification, nidifier, ramification, ramifier
Le corps : confection, confire, confiserie, confiseur, confit, confiture, confiturerie, confiturier, contrefait, déficience, déficient, face, face-à-face, face-à-main, facial, faciès, faitout, fait-tout, maxillo-facial, olfactif, olfaction, ossification, ossifier, profiterole, sudorifique, tôt-fait
L’habitat : édification, édifice, édifier, façade (< it.), lignification, lignifier, réédification, réédifier, réfectoire
Le travail manuel : affaire, affairé, affairement, affairer (s’), affairisme, affairiste, affectation, affecter, amplifiant, amplificateur, amplification, amplifier, artifice, artificialisation, artificialiser, artificialité, artificiel, artificiellement, artificieusement, artificieux, aurification, biface, calcification, caprification, chauffage, chauffagiste, chauffant, chauffard, chauffe, chauffe-assiettes, chauffe-bain, chauffe-biberon, chauffe-eau, chauffe-pieds, chauffe-plat, chauffe-plats, chauffer, chaufferette, chaufferie, chauffeur, chauffeuse, chauffoir, classificateur, classification, classificatoire, classifier, codificateur, codification, codifier, cofacteur, complexification, complexifier, confection, confectionner, confectionneur, contrefaçon, contrefacteur, contrefaire, contrefait, défaire, défectueusement, défectueux, défectuosité, densification, densifier, désaffectation, désaffecté, désaffecter, désertification, désertifier, désertisation, déshumidificateur, déshumidification, déshumidifier, dévitrification, dévitrifier, diversification, diversifier, échauffant, échauffement, échauffer, effaçable, effacé, effacement, effacer, effaceur, effectuer, effet, efficience, efficient, face, facette, facetter, façon, façonnage, façonné, façonnement, façonner, façonneur, façonnier, facteur, factorerie, factotum (lat.), factuel, faisabilité, faisable, faiseur, fait, faits et gestes, fluidifier, frigorifier, frigorifique, fructification, fructifier, hacienda (esp.), humidificateur, humidification, humidifier, ineffaçable, inefficace, inefficacement, inefficacité, infaisable, intensification, intensifier, interface, lapidification, lapidifier, malfaçon, malfaire, manufacturable, manufacture, manufacturer, manufacturier, massification, mellification, mellifique, modifiable, modificateur, modificatif, modification, modifier, office, panifiable, panification, panifier, planifiable, planificateur, planification, planifier, raréfaction, raréfiable, raréfier, réchauffement, réchauffer, réchauffeur, refaçonner, refaire, réfection, revivifier, rigidifier, savoir-faire, scarifiage, scarificateur, scarifier, stratification, stratifié, stratifier, surchauffe, surchauffer, torréfacteur, torréfaction, torréfier, vinificateur, vinification, vinifier
Les arts : versificateur, versification, versifier
Les sentiments : affect, affectation, affecté, affecter, affectif, affection, affectionné, affectionner, affectivité, affectueusement, affectueux, affété, affèterie (< it.), afféterie (< it.), artifice, autosuffisance (hyb.), autosuffisant (hyb.), barbifiant, barbifier, bêtifiant, bêtifier, bienfaisance, bienfaisant, bienfait, bienfaiteur, bonification, bonifier, chosification, chosifier, déconfire, déconfit, déconfiture, défait, défaitisme, défaitiste, déqualification, déqualifier, désaffection, difficile, difficilement, difficulté, difficultueux, disqualification, disqualifier, édifiant, édification, édifier, effacé, effacement, efficace, efficacement, efficacité, escoffier, escofier, facétie, facétieux, facile, facilement, facilitation, facilité, faciliter, fainéant, fainéanter, fainéantise, faire florès (hyb.), faire la pige, faire-valoir, farniente (it.), fashion (ang.), fashionable (ang.), forfaire, forfait, forfaiture, forfanterie (< it.), glorificateur, glorification, glorifier, gratifiant, gratification, gratifier, honorifique, horrifiant, horrifier, horrifique, imparfait, imparfaitement, imperfectibilité, imperfectible, imperfection, inaffectif, inaffectivité, infect, inqualifiable, insatisfaction, insatisfaisant, insatisfait, insignifiance, insignifiant, lénifiant, lénifier, magnificence, magnifier, magnifique, magnifiquement, malfaire, malfaisance, malfaisant, malfaiteur, malfrat, mirifique, munificence, munificent, mystifiable, mystifiant, mystificateur, mystification, mystifier, pacifier, pacifique, pacifiquement, perfectibilité, perfectible, perfection, perfectionnement, perfectionner, perfectionnisme, perfectionniste, pontifiant, pontifier, profiteur, prolifique, sans-façon, satisfaction, satisfaire, satisfaisant, satisfait, satisfecit, satisfiabilité, satisfiable, soporifique, statufier, stupéfaction, stupéfaire, stupéfait, stupéfiant, stupéfier, suffisance, suffisant, superficialité, superficiel, superficiellement, surfaire, surfait, terrifiant, terrifier, tonifiant, tonifier, vivifiant, vivificateur, vivification, vivifier
La communication : certificat, certificateur, certification, certifier, clarification, clarifier, défectif, défection, fac-simile (lat.), fac-similé (lat.), factitif, factum (lat.), faire-part, fait divers, fax (ang.), faxer (< ang.), imparfait, imperfectif, infectum (lat.), inqualifiable, notificatif, notification, notifier, officialisation, officialiser, perfectif, perfectum (lat.), plus-que-parfait, qualificatif, signifiant, significatif, signification, significativement, signifié, signifier, substantifier, versificateur, versification, versifier
La spatialité : orifice, superficialité, superficie, superficiel, superficiellement, surfaçage, surface, surfacer, surfaceuse, surfacique, volte-face
La temporalité : entrefaites, indéfectibilité, indéfectible, indéfectiblement, momification, momifier, mortifiant, mortification, mortifier
La spiritualité : béatification, béatifier, béatifique, déification, déifier, fétiche (< port.), féticheur (< néer.), fétichisme (< port.), fétichiste (< port.), magnificat (lat.), maléfice, maléfique, office, official, officialité, officiant, pontifical, pontificat, sacerdoce, sacerdotal, sacrificateur, sacrifice, sacrificiel, sacrifié, sacrifier, sanctifiant, sanctificateur, sanctification, sanctifier
Le travail intellectuel : abscons, artefact (< ang.), certifié, coefficient, de facto, déficience, déficient, effectif, effectivement, effectivité, en effet, facteur, factice, facticement, facticité, factoriel, factorielle, factorisation, facultatif, facultativement, faculté, identifiable, identificateur, identification, identificatoire, identifier, identifieur, insuffisamment, insuffisance, insuffisant, invérifiable, ipso facto (lat.), parfaire, parfait, parfaitement, personnification, personnifier, qualifiable, qualifiant, qualificatif, qualification, qualifié, qualifier, quantifiable, quantificateur, quantification, quantifié, quantifier, ramification, ramifier, ratification, ratifier, rectifiable, rectificateur, rectificatif, rectification, rectifier, rectifieur, rectifieuse, scientificité, scientifique, scientifiquement, signifiant, significatif, signification, significativement, signifié, signifier, simplifiable, simplificateur, simplification, simplifier, sous-effectif, spécification, spécificité, spécifier, spécifique, spécifiquement, suffire, suffisamment, suffisance, suffisant, sureffectif, vérifiable, vérificateur, vérificatif, vérification, vérificationnisme, vérifier, vérifieur
La physique : acétifier, acidifiable, acidifiant, acidification, acidifier, calcifié, calcifier, caléfaction, calorifique, caséification, décalcification, décalcifié, décalcifier, dulcification, dulcifier, émulsifier, fluidifiant, fluidification, gazéifiable (hyb.), gazéification (hyb.), gazéifier (hyb.), gélifiant, gélification, gélifier, liquéfacteur, liquéfaction, liquéfiable, liquéfier, lubrifiant, lubrification, lubrifier, nitrifiant, nitrification, nitrifier, oléfiant, oléifiant, opacification, opacifié, opacifier, pétrifiant, pétrification, pétrifier, plastifiant, plastification, plastifier, purifiant, purificateur, purification, purificatoire, purifier, putréfaction, putréfiable, putréfié, putréfier, recalcification, recalcifier, salifiable, salification, salifier, saponifiable, saponification, saponifier, solidification, solidifier, vitrifiable, vitrification, vitrifier
La politique : étatifier, factieux, faction, officiel (< ang.), officiellement (< ang.), officieusement, officieux, pacificateur, pacification, pacifier, pacifisme, pacifiste, planifiable, planificateur, planification, planifier, préfectoral, préfecture, préfet, préfète, réunification, réunifier, sous-préfectoral, sous-préfecture, sous-préfet, sous-préfète, unificateur, unification, unifier
L’économie : affairisme, affairiste, bénef, bénéfice, bénéficiaire, bénéficier, bénéfique, déconfiture, déficit (lat.), déficitaire, facturation, facture, facturer, facturette, facturier, faire les frais de, forfait, profit, profitabilité, profitable, profitant, profiter, réfaction, superbénéfice, superprofit
La justice : affaire, certificat, certificateur, certification, certifier, contrefaçon, contrefacteur, contrefaire, contrefait, falsifiabilité, falsifiable, falsificateur, falsification, falsifier, forfaire, forfait, forfaiture, infalsifiable, injustifiable, injustifié, justifiable, justificateur, justificatif, justification, justifier, malfaiteur, méfait, ratification, ratifier
La médecine : aurifier, auto-infection (hyb.), désinfectant, désinfecter, désinfection, fortifiant, immunodéficience, immunodéficitaire, infectant, infecter, infectieux, infectiologie (hyb.), infection, officinal, officine, primo-infection, rubéfaction, rubéfiant, rubéfier, scarificateur, scarification, stupéfiant, surinfecté, surinfection, tuméfaction, tuméfié, tuméfier
L’armée : défaire, défaite, faction, factionnaire, fortification, fortifier, officier, sous-off, sous-officier
Les loisirs : artifice, artificier, confetti (it.), disqualification, disqualifier, échauffement, qualificatif, qualification, qualifié, qualifier
Faire n’est pas une famille, ni même une grande famille. C’est LA famille, un monstre, une hydre aux têtes et tentacules si nombreux qu’ils échappent au dénombrement. On peut néanmoins tenter de reconstituer une histoire de l’évolution sémantique de la racine autour de quelques nuances principales.
Historiquement, la nuance la plus ancienne est celle de « placer ». Elle est illustrée par le sacerdoce et sacerdotal. Ce sens premier est celui d’offrir aux dieux des sacrifices, de placer ces objets sacrés sur l’autel, en particulier les victimes sacrifiées. Le radical est néanmoins souvent interprété comme signifiant « faire des choses sacrées ». Le vb suffire a d’abord, au niveau lat., signifié « mettre à la place », puis « suppléer », « fournir », et, à la forme intransitive, « se placer dessous », d’où « être capable de supporter », d’où suffire. Au sens d'« être content de pouvoir supporter », suffire peut conduire à faire montre de suffisance.
L’adj. abscons, quant à lui, signifie littéralement « placé à l’écart », d’où « caché », d’où « difficile à comprendre ». De son côté, infecter, étymologiquement, c’est « placer, mettre quelque chose (de mauvais) dans (in-) une substance, un organisme ». L’adj. infect renvoie à des exhalaisons de pourriture, à la puanteur, et, au sens figuré, à un comportement abject, qui provoque le dégoût moral. Infecter, infectieux et l’infection ont retenu le sens premier.
De l’idée de « placer », on passe facilement à celle de « placer à un poste », de « nommer », d’où le terme préfet (qui désigne celui qui est placé en tête, à la tête). D’où la préfecture, préfectoral, la préfète.
La nuance suivante est celle de « faire changer d’état ». C’est, quantitativement, la nuance la plus représentée. Elle concerne de très nombreux mots composés en -fier ou -faire (pour les verbes), en -fiable, -fiant, -faisant, -fait ou en -fique (pour les adj.), en -fication (pour les subst.). Acidifier, c’est « rendre acide ». Acétifier, c’est « transformer en acide acétique ». Artificialiser, c’est « rendre artificiel », en parlant d’un terrain jusque là cultivé. Amplifier, c’est « rendre plus ample », « accroître le volume », en parlant du son par ex. Bonifier, c’est « rendre bon ou meilleur ». Béatifier, c’est « mettre au rang des bienheureux ». Bêtifier, c’est « affecter la bêtise ». Calcifier, c’est « convertir en sels de calcium ». Barbifier, c’est « raser », « ennuyer ». Chosifier, c’est « traiter (une personne en général) comme une chose ». Dulcifier, c’est « rendre doux », au sens premier ou figuré. Rubéfier, c’est « colorer en rouge ». Etc., etc., etc.
On peut inclure ici la sous-famille de chauffer, avec une évolution du rad. lat. de « facere » en « fare ». Le terme chauffeur, pour désigner celui qui est au volant d’une automobile, s’explique par le rôle de celui qui approvisionnait la locomotive à vapeur en charbon, à côté du mécanicien. On peut adjoindre le terme réfectoire qui désigne le lieu où l’on peut, après des efforts et de la fatigue, se refaire une santé, retrouver son état d’avant l’effort, se restaurer, au sens étymologique.
Dans le domaine culinaire, confire signifie « traiter des fruits (en général) avec du sucre », dans le but de les conserver. Étymologiquement, confire c’est faire (devenu -fire) entièrement (cum- devenant con-), « achever », « mettre dans un état d’achèvement », « réaliser », « élaborer », façonner. Cette nuance de façonner est plus facile à identifier dans la confiserie, le confiseur. L’idée de traiter à l’aide de sucre est, quant à elle, évidente dans la confiture. Tout ce qui est confit n’est pourtant pas comestible : le confetti (littéralement la chose confite) a d’abord été une dragée de plâtre, une petite boule de plâtre qu’on se lançait pendant les fêtes de Carnaval, avant de devenir un petit disque coloré en papier. Ce sens de dragée est encore aujourd’hui le sens du mot « confetto » en it. Sur le vb lat. « conficere », signifiant « achever », on relève aussi escoffier (ou escofier) qui signifie « achever » au sens de « tuer », avec le préfixe ex- devenu es- qui renforce le sens d’achèvement : escoffier consiste donc à achever en faisant sortir de la vie !
De l’idée de façonner, on passe à celle de créer, visible par ex. dans l’adj. prolifique, littéralement « qui fait, qui crée (-fique) de la descendance (proles en lat.) ».
Très souvent, le vb faire se retrouve employé comme synonyme du vb agir. Le vb faire se prête à des emplois et nuances multiples, souvent liés à la présence de tel ou tel préfixe. On peut citer en passant refaire, la réfection, la réfaction (réduction du prix de la marchandise au moment de la livraison, lorsqu’elle ne correspond pas aux conditions convenues), le malfrat, le méfait, surfaire, profiter, affairé, confectionner, l’efficacité, l’efficience, suffire, le farniente, facile (qui peut être fait), faciliter, difficile, la difficulté.
On peut ajouter façonner, la façon, le faitout ou fait-tout, le facteur, la faction, le factionnaire, factuel, la faculté, facultatif (ce qu’on peut, au choix, faire ou ne pas faire), le factum (écrit publié dans une intention polémique). Il serait dommage de laisser de côté factoriel (en statistique) et la factorielle (en mathématique), l’affaitement ou l’affaitage (le dressage d’un oiseau de proie), effectif, l’effectivité, effectuer et l’effet.
Celui qui ne fait rien est un fainéant. Une hacienda, à savoir une ferme, un domaine, est étymologiquement une structure où il y a des choses à faire (« facienda » en lat.), du travail à fournir. Le terme orifice, quant à lui, évoque une ouverture, un trou (« os » en lat.) qui est pratiqué (-fice) pour faire communiquer un lieu clos avec l’extérieur. La notion d’action disparaît pour mettre en avant celle d’ouverture, artificielle ou naturelle.
Le forfait, c’est une vilaine action réalisée en dehors du devoir, du droit, de la morale, et le préfixe for- y a le sens de « en dehors ». À cette signification de forfait se rattachent forfaire et la forfaiture, ainsi sans doute que la forfanterie. À côté de ce sens de mauvaise action, le mot forfait a le sens d’« entente », de « contrat », de « marché conclu », de « prix convenu invariable dans un contrat ». Dans ce cas, où forfait est employé pour « *furfait », for- est le même élément que « fur » dans l'expression « au fur et à mesure ». Le mot « fur » y signifie « le marché », à partir du lat. « forum » (cf. l'entrée forêt). Le mot forfait, enfin, dans l’expression déclarer forfait, vient de l’anglais « forfeit » (emprunté au fr. forfait). Le forfait est alors une somme fixée à l’avance et qui sanctionne la non-exécution d’un engagement ou d’une obligation dans une épreuve sportive. C’est une évolution et une spécialisation du deuxième sens du mot.
Avec certains préfixes, faire se spécialise dans l’évocation des opérations commerciales et financières : les affaires, affairiste, le profit, le profiteur, la profiterole (d’abord petite gratification, puis petit gâteau fourré de crème pâtissière et nappé de chocolat), le bénéfice, la facturation, la facture… On peut ajouter la factorerie (bureau d’une compagnie de commerce à l’étranger). Sur cette nuance d’agir se développe (dès le lat. « facies ») l’idée du résultat de l’action, de l’état de la chose faite, de la forme extérieure, de l’aspect, de l’apparence de la personne, d’où - en s’arrêtant à ce qui caractérise avant tout cette personne - le faciès, la figure, la face. À ce terme face on peut évidemment rattacher le biface, le face-à-face, le face-à-main, et, pour d’autres éléments que le visage, la façade, la facette, la surface, l’interface, effacer (faire disparaître une figure). Est superficiel ce qui se trouve à la surface, à la superficie.
Une sous-famille importante est celle du vb affecter. Le sens premier, dès l’époque latine, est celui de chercher à atteindre, d’œuvrer pour parvenir à ses fins, qu’on trouve dans l’affectation, affecté, d’où l'idée d’influence sur les sentiments, illustrée par l’affection, l’affect, l’affectivité, affectueux…
Le terme office, quant à lui, présente des significations multiples, dans de nombreux domaines : la religion, le commerce, l’administration, le droit, les relations humaines. L’office, c’est aussi la pièce attenante à la cuisine où l’on dispose tout ce qui dépend du service de la table. Toutes ces significations remontent à une notion première qui est celle de « charge », de « fonction », c’est-à-dire à la fois une activité et le respect des devoirs liés à cette activité. Cela est dû à la formation du mot composé, à partir du radical du mot « œuvre » (opi- devenant of-) et de celui du vb faire. L’officine est le local où le pharmacien entrepose, prépare et vend les médicaments au public.
Officiel se dit de quelque chose qui est lié à une autorité, à une fonction reconnue. Officieux a d’abord signifié prompt à rendre service, obligeant. L’adj. s’emploie en particulier pour une information qui n’a pas reçu l’aval de l’autorité compétente. L’officier remplit en général sa fonction dans les armées, et l’official est un juge ecclésiastique.
Ce qui est fabriqué peut aussi être analysé comme non naturel, avec des termes comme l’artefact, l’artifice, artificieux, et même comme faux, trompeur, comme on le voit dans factice. Le feu d’artifice et l’artificier illustrent cependant, eux, un sens mélioratif de la rac. de « art » : l’artifice, ici, est un procédé ingénieux, une technique.
À partir d’une origine latine (« facticius ») signifiant artificiel, le mot fétiche a pris le sens de « sortilège », d’« amulette ». Le glissement de sens s’est probablement opéré à partir d’une première évolution d’artificiel vers « objet fabriqué ». La facétie, quant à elle, est d’abord une invention, un trait d’esprit. Le mot s’est orienté vers le sens de plaisanterie. L’afféterie (ou affèterie) est une manière affectée, quelque peu artificielle de se comporter, d’agir, de parler. La racine de faire sert enfin à caractériser une action ou un état accompli ou non, réussi ou non, tant en conjugaison qu’en critique d’art ou en psychologie. On rencontre alors le parfait et l’adj. parfait, l’imparfait, l’imperfection, l’imperfectibilité et la perfectibilité, la perfection, perfectible.
Complément
Viennent du grec des mots comme la taie (pour l’œil ou l’oreiller), la boutique, l’apothicaire, le thème, l’épithète, l’hypothèque, la bibliothèque, la thèse, l’hypothèse, la parenthèse, la synthèse.
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Abréviations et conventions concernant la langue :
abr. |
abréviation |
adj. |
adjectif |
adv. |
adverbe |
a. fr. |
ancien français |
c.-à-d. |
c’est-à-dire |
cf. |
confer |
ex. |
exemple |
fam. |
familier |
fém. |
féminin |
hyb. |
hybride |
id. |
idem, pareillement |
loc. |
locution |
masc. |
masculin |
neut. |
neutre |
part. |
participe |
p.-ê. |
peut-être |
plur. |
pluriel |
pop. |
populaire |
préf. |
préfixe |
prép. |
préposition |
pron. |
pronom |
rac. |
racine |
rad. |
radical |
sing. |
singulier |
subst. |
substantif |
suff. |
suffixe |
vb |
verbe |
Abréviations et conventions concernant le latin :
bas lat. |
bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère) |
lat. |
latin classique |
lat. ecclés. |
latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire) |
lat. imp. |
latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère) |
lat. méd. |
latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite) |
lat. pop. |
latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
lat. vulg. |
latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
grom |
gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge |
lat. bot. |
latin des botanistes |
Abréviations et conventions concernant les autres langues :
alld. |
mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
als. |
mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
angl. |
mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
ara. |
mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
bre. |
mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine |
celt. |
mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine |
esp. |
mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
fran. |
mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine |
germ. |
mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine |
it. |
mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
occ. |
mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
piém. |
mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
port. |
mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine |
prov. |
mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine |
< alld. |
mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
< als. |
mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
< angl. |
mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
< ara. |
mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
< bre. |
mot emprunté au breton, mais d’origine latine |
< celt. |
mot emprunté au celtique, mais d’origine latine |
< esp. |
mot emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
< fran. |
mot emprunté au francique, mais d’origine latine |
< germ. |
mot emprunté au germanique, mais d’origine latine |
< it. |
mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
< occ. |
mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
< piém. |
mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
< port. |
mot emprunté au portugais, mais d’origine latine |
< prov. |
mot emprunté au provençal, mais d’origine latine |
|
|
i.-e. |
indo-européen |
arg. |
argot |
arc. |
archaïque |