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CAPTER
Poésie
L’essentiel est d’inventer la clé chaque matin
Peu importe le mépris
L’essentiel est d’accepter la nuit
Alain Jouffroy, Peu importe l’indifférence
Étymologie
Capter < lat. captare = chercher à prendre (en particulier un testament) < capere = prendre < rac. i.-e. *kp-H1-p- / *keH1-p- (*kep-) qui signifie prendre
Domaines
La faune et la flore : martin-chasseur, réceptacle
Les groupes humains : chasseur-cueilleur
Le corps : acabit, apercevoir, chétif, chétivement, chétiveté, chétivité, conception, concevable, concevoir, entr’apercevoir, entrapercevoir, imperceptibilité, imperceptible, imperceptiblement, inaperçu, perceptibilité, perceptible, perceptiblement, perceptif, perception, percevable, percevoir, prince-de-Galles, propriocepteur, proprioceptif, proprioception
Le travail manuel : cabas, câble, câbler, captage, capteur, chassé-croisé, chasse-goupille, chasse-mouches, chasse-neige, chasse-roue, cooccupant, désoccupé, forceps (lat.), inoccupation, inoccupé, intercepter, intercepteur, interception, irrécupérable, occupant, occupation, occupé, occuper, participant, participatif, participation, participer, préceptorat, princeps (lat.), récepteur, réception, réceptionnaire, réceptionner, réceptionniste, receveur, recevoir, récipient, récupérable, récupérateur, récupération, récupérer, réoccupation, réoccuper, surcapacité
Les arts : chassé, incipit (lat.)
Les sentiments : acceptabilité, acceptable, acceptant, acceptation, accepter, captatif, captativité, captieusement, captieux, captivant, captiver, déception, décevant, décevoir, déçu, émancipateur, émancipation, inacceptable, inacceptation, irrachetable, occupationnel, précepte, préoccupant, préoccupation, préoccupé, préoccuper, principe, réceptif, réceptivité, susceptibilité, susceptible
La communication : aperçu, participe, participial, récépissé (lat.), recette, reçu
La spatialité : encablure
La temporalité : anticipation, anticipatoire, anticipé, anticiper
Le travail intellectuel : acception, aperception, apercevoir, capable, capacité, concept, concepteur, conception, conceptualisation, conceptualiser, conceptualisme, conceptuel, concevable, concevoir, entr’apercevoir, entrapercevoir, excepté, excepter, exception, exceptionnel, exceptionnellement, imperceptibilité, imperceptible, imperceptiblement, inaperçu, incapacité, inconcevable, inconcevablement, irrecevabilité, irrecevable, percept (ang.), perceptibilité, perceptible, perceptiblement, perceptif, perception, percevable, percevoir, précepte, précepteur, préconception, préconçu, principal, principalement, principe, recevabilité, recevable, récipiendaire, reçu
La physique : accepteur, excipient, incapacitant
La politique : garde-chasse, municipal, municipalisation, municipaliser, municipalité, municipe, prince, princesse, princier, princièrement, principat, principauté
L’économie : achat, achetable, acheter, acheteur, irrachetable, irrécouvrable, mancipation, moins-perçu, percepteur, perception, percevable, percevoir, rachat, rachetable, racheter, recette, receveur, recouvrable, recouvrement, recouvrer, téléachat (hyb.), téléacheteur (hyb.), trop-perçu
La justice : capable, capacitaire, capacité, captateur, captation, captatoire, captif, captivité, capture, capturer, émancipateur, émancipation, émancipé, émanciper, exciper, incapacité, irrecevabilité, irrecevable, irrécouvrable, mancipation, préciput, préciputaire, recevabilité, recevable, recouvrable, recouvrement, recouvrer
La médecine : anticonceptionnel, contraceptif, contraception, propriocepteur, proprioceptif, proprioception, réceptif
L’armée : capture, capturer, incapacitant, intercepteur, interception, occupation, occupé, occuper, pourchasser, réoccupation, réoccuper
Les loisirs : catch (ang.), catcheur, chasse, chasser, chasseresse, chasseur, pourchasser, régate (< it.), régater, régatier, steeple-chase (ang.)
Divers : Conception
Le sens premier de capter, à savoir « prendre », est présent au premier degré dans de nombreux termes qui ne posent aucun problème d’élucidation étymologique. L’acception est au sens du mot ce que l’anticipation est à la science-fiction, le captage à l’eau, le capteur aux données physiques, le captif à la prison, la capture à l’animal sauvage, la captation à l’héritage, la chasse au gibier, le concept à l’intellect, l’exception à la règle générale, l’interception aux télécommunications, la perception aux cinq sens ou aux impôts, le receveur aux contributions, et la réception à l’hôtel. Sinon, accepter, c’est « prendre », recevoir avec bienveillance ou résignation. Acheter, c’est « prendre à soi », « prendre pour soi », recevoir. Quelqu’un de capable peut contenir, recevoir des informations, des données, des idées. Il a des aptitudes, des compétences. Il est légalement apte à exercer certains droits. Le subst. la capacité a quant à lui le sens concret, pour un récipient, et le sens figuré, pour évoquer des études, de droit par ex. L’adj. chétif a d’abord signifié prisonnier, puis malheureux, puis malingre.
Si un discours captivant se saisit en bonne part de l’attention de l’autre, des propos captieux en font autant, mais en mauvaise part, avec des intentions malhonnêtes. Le catcheur se saisit physiquement de son adversaire. Émanciper, c’est prendre avec la main, c’est mettre fin juridiquement à un état de sujétion, celui du mineur ou, dans l’Antiquité, celui de l’esclave. L’incipit est constitué, faute de titre pour identifier un ouvrage, des premiers mots de cet ouvrage. C’est étymologiquement ce qu’on prend avec les yeux dans l’ouvrage quand on se met à le lire. Le sens littéral est : « Il commence ». Un autre mot lat. utilisé tel quel, aux accents près, est le mot récépissé qui désigne un reçu, et provient de la formule officielle « Cognosco me recipisse », c’est-à-dire « je reconnais avoir reçu ». En droit, exciper signifie « alléguer une exception », littéralement « prendre de », « prendre hors de », excepter, « disposer par une clause spéciale ». Toujours en droit, le préciput est un droit reconnu à certaines personnes concernées par un partage de prélever, avant celui-ci, une somme d’argent ou certains biens de la masse à partager. Le [
t]
final vient d’une étymologie erronée qui a rapproché ce terme préciput du subst. lat. « caput », désignant la tête, pris au sens de « capital ».
Toute la sous-famille de prince, de princesse à principal en passant par principe, illustre l’idée de se servir, de prendre le premier (prin-), de jouir de privilèges, d’un droit de préséance, etc. Les deux verbes recouvrer et récupérer ont la même origine latine et illustrent l’idée de reprendre, le second d’un point de vue concret, le premier pour des droits, des impôts. Le récipient, quant à lui, est un vase qui « reçoit » des substances diverses, alors que le récipiendaire est une personne que l’on « reçoit » dans une compagnie, un corps constitué, avec une certaine solennité. Le terme s’applique aussi à la personne qui « reçoit » un diplôme universitaire, un titre honorifique, une médaille. Le mot régate, quant à lui, s’il n’est pas lié à la famille du mot « chat » (« gatto » en it.), viendrait d’un vb lat. « recaptare » signifiant « lutter », « rivaliser », à partir de l’idée d’« essayer de prendre » (-captare) pour soi (re-) au détriment des autres. La sous-famille de municipalité exprime l’idée d’une prise (-cip-) de fonctions (muni-), de l’exercice de responsabilités administratives. Celle de occuper, dans des emplois assez souvent adversatifs (occuper un pays, une ville), repose sur le vb lat « occupare » qui a déjà ce sens, littéralement prendre (-cuper) en s’opposant à (ob- qui devient oc-). Par ailleurs, préoccuper quelqu’un a d’abord signifié le « prévenir », « occuper complètement et d’avance son esprit ». Se préoccuper de quelque chose signifie alors « être absorbé par le souci de quelque chose ». Le vb préoccuper a évolué ensuite vers le sens de « donner du souci », d’où l’emploi du part. préoccupant au sens de « qui préoccupe », « qui inquiète », d’où le vb se préoccuper au sens de s’occuper de quelque chose en y attachant un vif intérêt. Littéralement, préoccuper, au niveau lat., c’est occuper le premier, avec très tôt le sens dérivé de « gagner par avance l’esprit de quelqu’un ». La recette, quant à elle, étymologiquement « les choses reçues », renvoie à des conseils, des méthodes (cf. les recettes de cuisine) ou à de l’argent encaissé, par un commerçant par ex. Participer à un débat, c’est prendre sa part dans ce débat. Le précepte est ce qu’on prend avant, ce qu’on suit comme règle de vie, puis ce qu’on fait prendre aux autres, comme commandement, prescription, règle. Le précepteur, enfin, est celui qui enseigne ces règles de vie.
Pour finir, quelques termes isolés posent problème. C’est le cas du subst. acabit. L’étymologie la plus vraisemblable rattache le mot acabit à cette famille de « capere » (« prendre », en lat.). Le terme a d’abord signifié « l’action (Littré) de se constituer vassal d’un seigneur, mot à mot, action de prendre pour chef ; par extension, droit d’entrée, et, par une nouvelle extension, toute espèce d’achat. Le mot acabit veut donc dire achat, débit ». Des fruits de bon acabit sont des fruits qui se vendent bien, qui sont achetés, parce qu’ils sont de bonne qualité, qu’ils ont belle apparence. C’est cette notion d’apparence qui domine à partir de là. Le terme s’est ensuite spécialisé dans un sens dépréciatif. Acabit doit donc étymologiquement être rattaché à « capere » au sens d’acheter.
Le mot câble, lui, est probablement issu d’un mot lat. (« capulum » ou « capulus », de la famille de « capere ») désignant ce qui sert à prendre, à se saisir de quelque chose, d’où la corde, la longe, la rac. ayant aussi évolué vers l’idée de poignée, d’anse, puis de cercueil. L’accent circonflexe vient de l’influence de l’a. fr. « cheable » ou « chaable », désignant une sorte de catapulte tendue avec une corde (cf. l’entrée parole). Par ailleurs, on peut rattacher à l’idée de chasser le terme steeple-chase où (Jacqueline Picoche) « steeple » désigne une haute tour, un clocher, et « chase » la poursuite, la course. Le steeple-chase est une course au clocher, une course dont le but est le clocher d’une église.
Le mot cabas est à rattacher à l’idée de capacité, de contenance : c’est d’abord, en Provence, un panier de jonc servant à expédier des fruits. Le forceps, enfin, est une pince qui sert à saisir (-ceps) la tête du bébé pour en faciliter l’expulsion (for-) dans des accouchements difficiles.
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Abréviations et conventions concernant la langue :
abr. |
abréviation |
adj. |
adjectif |
adv. |
adverbe |
a. fr. |
ancien français |
c.-à-d. |
c’est-à-dire |
cf. |
confer |
ex. |
exemple |
fam. |
familier |
fém. |
féminin |
hyb. |
hybride |
id. |
idem, pareillement |
loc. |
locution |
masc. |
masculin |
neut. |
neutre |
part. |
participe |
p.-ê. |
peut-être |
plur. |
pluriel |
pop. |
populaire |
préf. |
préfixe |
prép. |
préposition |
pron. |
pronom |
rac. |
racine |
rad. |
radical |
sing. |
singulier |
subst. |
substantif |
suff. |
suffixe |
vb |
verbe |
Abréviations et conventions concernant le latin :
bas lat. |
bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère) |
lat. |
latin classique |
lat. ecclés. |
latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire) |
lat. imp. |
latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère) |
lat. méd. |
latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite) |
lat. pop. |
latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
lat. vulg. |
latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1) |
grom |
gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge |
lat. bot. |
latin des botanistes |
Abréviations et conventions concernant les autres langues :
alld. |
mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
als. |
mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
angl. |
mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
ara. |
mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
bre. |
mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine |
celt. |
mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine |
esp. |
mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
fran. |
mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine |
germ. |
mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine |
it. |
mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
occ. |
mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
piém. |
mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
port. |
mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine |
prov. |
mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine |
< alld. |
mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine |
< als. |
mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine |
< angl. |
mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine |
< ara. |
mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine |
< bre. |
mot emprunté au breton, mais d’origine latine |
< celt. |
mot emprunté au celtique, mais d’origine latine |
< esp. |
mot emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine |
< fran. |
mot emprunté au francique, mais d’origine latine |
< germ. |
mot emprunté au germanique, mais d’origine latine |
< it. |
mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine |
< occ. |
mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine |
< piém. |
mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine |
< port. |
mot emprunté au portugais, mais d’origine latine |
< prov. |
mot emprunté au provençal, mais d’origine latine |
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i.-e. |
indo-européen |
arg. |
argot |
arc. |
archaïque |