La Chair des mots

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MORDRE

Poésie

Mords la Vie à pleines dents
Comme la pomme d'Adam
Le Paradis n'existe pas
C'est toi qui le feras

Jean-Michel Caradec, Mords la vie

Étymologie

Mordre < lat. mordere = mordre, tourmenter, piquer, chagriner.
De son côté, museau < grom. musus = le museau < (très probablement, grâce au rapprochement avec le provençal mursel = le museau) lat. morsus = la morsure (d’où : ce qui sert à mordre) < mordere = mordre.

Domaines

La faune et la flore : morbaque (arg.), morgeline, morpion
Les groupes humains : morpion
Le corps : amuse-bouche, amuse-gueule, camard, camus, museau
Le travail manuel : amorçage, amorce, amorcer, amorçoir, auto-amorçage (hyb.), démuseler, désamorçage, désamorcer, morceau, morcelable, morceler, morcellement, mordache, mordançage, mordancer, mordant, mordillage, mordillement, mordiller, mors, morsure, museler, muselet, muselière, musellement, muserolle, musette, remordre
Les arts : cornemuse, cornemuseur, cornemuseux, musette
Les sentiments : amusant, mordacité, mordant, mordicus (lat.), mordu, musard, musarder, musardise, remords
Le travail intellectuel : démordre
La médecine : mordicant, mordication
Les loisirs : amusant, amusement, amuser, amusette, amuseur, morpion, musard, musarder, musardise, muser
Divers : Camarde

Commentaire

L’usage bien ou mal intentionné de ses dents est très visible dans des mots comme mordicus, mordiller, le mors (du cheval), le morpion (appelé aussi morbaque, qui mort les fantassins appelés parfois « pions » parce qu’ils se déplacent à pied), la morsure, le museau. La morgeline, elle, est une plante, le mouron des oiseaux, que mord, si l’on peut dire, la geline, c’est-à-dire la poule.
La morsure peut être symbolique, comme dans le remords, le mordant, la mordacité, le mordançage, la mordache, mordu, démordre.
Très proche du sens premier, le morceau est un élément qui a été détaché d’un ensemble avec les dents. Cela se passait il y a longtemps, très longtemps, très, très longtemps, à l’époque où les hominiens faisaient cuire des quartiers de viande sur des barbecues… Quant au mot amorce, il désigne quelque chose (appât, faible masse d’explosif, ébauche d’un projet) qui facilite la morsure, qui est la première étape d’un processus. Sur la forme museau, on reconnaît muser, rester le museau en l’air. Amuser, c’est faire tourner le museau, détourner des préoccupations, distraire. Musarder, c’est, comme muser, aller en gardant le museau en l’air, flâner, perdre son temps. La muserolle entoure le museau, c’est-à-dire la bouche du cheval. La musette, elle, est un instrument de musique proche de la cornemuse : pour en jouer, il faut gonfler son museau, donc ses joues.
L’adj. camus désigne un animal qui a le museau aplati, comme écrasé. Il est possible, sans certitude, que « -mus » présente le radical de museau. Dans cette hypothèse, camard serait une altération de camus, et la Camarde, allégorie de la mort, serait une dérivation de camard.

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Abréviations et conventions concernant la langue :

abr. abréviation
adj. adjectif
adv. adverbe
a. fr. ancien français
c.-à-d. c’est-à-dire
cf. confer
ex. exemple
fam. familier
fém. féminin
hyb. hybride
id. idem, pareillement
loc. locution
masc. masculin
neut. neutre
part. participe
p.-ê. peut-être
plur. pluriel
pop. populaire
préf. préfixe
prép. préposition
pron. pronom
rac. racine
rad. radical
sing. singulier
subst. substantif
suff. suffixe
vb verbe


Abréviations et conventions concernant le latin :

bas lat. bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère)
lat. latin classique
lat. ecclés. latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire)
lat. imp. latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère)
lat. méd. latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite)
lat. pop. latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1)
lat. vulg. latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1)
grom gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge
lat. bot. latin des botanistes


Abréviations et conventions concernant les autres langues :

alld. mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine
als. mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine
angl. mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine
ara. mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine
bre. mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine
celt. mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine
esp. mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine
fran. mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine
germ. mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine
it. mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine
occ. mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine
piém. mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine
port. mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine
prov. mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine

< alld. mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine
< als. mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine
< angl. mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine
< ara. mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine
< bre. mot emprunté au breton, mais d’origine latine
< celt. mot emprunté au celtique, mais d’origine latine
< esp. mot emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine
< fran. mot emprunté au francique, mais d’origine latine
< germ. mot emprunté au germanique, mais d’origine latine
< it. mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine
< occ. mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine
< piém. mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine
< port. mot emprunté au portugais, mais d’origine latine
< prov. mot emprunté au provençal, mais d’origine latine
i.-e. indo-européen
arg. argot
arc. archaïque