FORER

Poésie

Vois ces chiens qu’un serf bas et lâche
Lâche,
Vois les épieux à férir prêts,
Près !

Meurs donc ! la fanfare méchante
Chante
Ta chute au milieu des clameurs.
Meurs !

Victor Hugo, Odes et Ballades, La Chasse du burgrave

Étymologie

Forer < lat. forare = percer, creuser < (sans doute) rac. i.-e. ber qui signifie frapper, donner des coups, percer

Domaines

La faune et la flore : foraminifère
Le travail manuel : forage, foraminé, foret, foreur, foreuse, perforage, perforant, perforateur, perforation, perforatrice, perforer, perforeuse
Les sentiments : féru
Le travail intellectuel : férir, interférence, interférent, interférentiel, interférer
La physique : interférence, interférent, interférentiel, interférer, interféron (ang.)

Commentaire

L’idée première de donner des coups se retrouve dans férir. Interférer, dans un emploi pronominal, a d’abord signifié « se frapper l’un l’autre », d’où l’idée d’une action, d’une influence réciproque.
L'interféron est une protéine qui agit violemment contre certains virus en les empêchant de se reproduire. Quelqu’un est féru de quelque chose quand il est passionné par ce sujet d'étude. Le sens premier de féru était « blessé », et de l’image de « blessé au cœur » (par ex. par Cupidon), on est passé à « épris de », « passionné par ». Les autres mots de la famille illustrent l’idée de creuser, c’est-à-dire le résultat des coups dans certaines circonstances.