La Chair des mots

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CAUSE

Poésie

Trois bouquets de fleurs auprès du lit parmi les livres
La paix qui s´installe ici à cause de toi
Le premier bouquet pour l´enfant que nous ne ferons pas
Le second pour le chant des hommes dont nous sommes séparés
Le troisième parce que tu m´aimes, des œillets

Jacques Bertin, Trois bouquets

Étymologie

Cause < lat. causa = la cause, le motif, l’affaire (judiciaire), le procès

Domaines

Le travail manuel : causeuse, chose, chosification, chosifier, grand-chose, pas-grand-chose, quelque chose, rush (ang.)
Les sentiments : causant, causeur, honoris causa (lat.), refus, refuser, ruse, rusé, ruser
La communication : accusatif, causer, causerie, causette
Le travail intellectuel : causal, causalité, causatif, chosisme, chosiste
La justice : accusateur, accusation, accusatoire, accusatrice, accusé, accuser, autoaccusation, coaccusé, excusable, excuse, excuser, inexcusable, irrécusable, récusable, récusation, récuser

Commentaire

Le sens premier de la rac. est celui de cause, et on le retrouve dans des termes comme causal, la causalité. Cette cause peut relever de la justice, avec l’accusation, l’accusé, récuser, la récusation. Causer a d’abord signifié « faire un procès », puis « plaider », puis « parler », dans n’importe quel contexte. À noter que le vb illustre aussi le sens premier de la rac. quand il signifie « provoquer », « entraîner comme conséquence », c’est-à-dire « être la cause de quelque chose ».
Excuser, étymologiquement, c’est mettre hors de cause, disculper. Avec la même origine que récuser, « recusare » en lat., ruser a d’abord signifié « faire reculer », « écarter ». Le gibier qui ruse, à la chasse, fait des détours et des sauts de côté pour tromper les chiens. Pour faire reculer quelqu’un, on peut se précipiter, et c’est de cette nuance que provient le sens du mot angl. rush construit sur l’a. fr. « reüser ». Le vb refuser est quant à lui le résultat d’un croisement entre récuser et réfuter (cf. l’entrée réfuter), les deux verbes étant, dès le lat., de sens proches.
Reste le mot chose, l’un des plus banals et des plus polysémiques de la langue française, qui désigne toute entité, concrète ou abstraite, même si, souvent, il est employé comme synonyme du mot objet. Chosifier une idée ou une personne, c’est la traiter comme une chose, le mot chose étant ici pris comme synonyme d’objet. La chosification, comme l’animalisation, se rencontre souvent dans la caricature comme instrument de déshumanisation. En philosophie enfin, le chosisme est une doctrine qui considère comme des choses les idées et les concepts, en leur conférant une réalité, une entité. Cette doctrine, dérivée du platonisme, s’oppose à la phénoménologie qui s’intéresse aux apparences, aux représentations, aux multiples aspects que prennent les entités dans le monde réel.

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Abréviations et conventions concernant la langue :

abr. abréviation
adj. adjectif
adv. adverbe
a. fr. ancien français
c.-à-d. c’est-à-dire
cf. confer
ex. exemple
fam. familier
fém. féminin
hyb. hybride
id. idem, pareillement
loc. locution
masc. masculin
neut. neutre
part. participe
p.-ê. peut-être
plur. pluriel
pop. populaire
préf. préfixe
prép. préposition
pron. pronom
rac. racine
rad. radical
sing. singulier
subst. substantif
suff. suffixe
vb verbe


Abréviations et conventions concernant le latin :

bas lat. bas latin (à partir du IIIe siècle de notre ère)
lat. latin classique
lat. ecclés. latin ecclésiastique (langue des auteurs chrétiens à partir de la fin de l’Empire)
lat. imp. latin impérial (à partir de la fin du 1er siècle de notre ère)
lat. méd. latin médiéval (à partir du VIIe siècle de notre ère, langue écrite)
lat. pop. latin populaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1)
lat. vulg. latin vulgaire (à partir du IIIe siècle de notre ère, et dont les formes ne sont pas attestées dans les textes) (1)
grom gallo-roman = latin parlé au Moyen Âge
lat. bot. latin des botanistes


Abréviations et conventions concernant les autres langues :

alld. mot directement emprunté à l’allemand, mais d’origine latine
als. mot directement emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine
angl. mot directement emprunté à l’anglais, mais d’origine latine
ara. mot directement emprunté à l’arabe, mais d’origine latine
bre. mot directement emprunté au breton, mais d’origine latine
celt. mot directement emprunté au celtique, mais d’origine latine
esp. mot directement emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine
fran. mot directement emprunté au francique, mais d’origine latine
germ. mot directement emprunté au germanique, mais d’origine latine
it. mot directement emprunté à l’italien, mais d’origine latine
occ. mot directement emprunté à l’occitan, mais d’origine latine
piém. mot directement emprunté au piémontais, mais d’origine latine
port. mot directement emprunté au portugais, mais d’origine latine
prov. mot directement emprunté au provençal, mais d’origine latine

< alld. mot emprunté à l’allemand, mais d’origine latine
< als. mot emprunté à l’alsacien, mais d’origine latine
< angl. mot emprunté à l’anglais, mais d’origine latine
< ara. mot emprunté à l’arabe, mais d’origine latine
< bre. mot emprunté au breton, mais d’origine latine
< celt. mot emprunté au celtique, mais d’origine latine
< esp. mot emprunté à l’espagnol, mais d’origine latine
< fran. mot emprunté au francique, mais d’origine latine
< germ. mot emprunté au germanique, mais d’origine latine
< it. mot emprunté à l’italien, mais d’origine latine
< occ. mot emprunté à l’occitan, mais d’origine latine
< piém. mot emprunté au piémontais, mais d’origine latine
< port. mot emprunté au portugais, mais d’origine latine
< prov. mot emprunté au provençal, mais d’origine latine
i.-e. indo-européen
arg. argot
arc. archaïque